Une fraternité étudiante de l'Université de Virginie intente une poursuite de 25 millions de dollars contre le magazine Rolling Stone qui l'avait associée à tort à un viol collectif, affirmant qu'elle et ses membres avaient fait l'objet «d'une avalanche de condamnations à l'échelle mondiale» en raison de l'article.

La poursuite, déposée à la cour de Charlottesville, cite également l'auteure de l'article, Sabrina Rubin Erdely. Il s'agit de la troisième poursuite à être intentée contre Rolling Stone depuis que le magazine a publié un article intitulé A Rape on Campus: A Brutal Assault and Struggle for Justice at UVA («Un viol sur le campus: une agression brutale et les difficultés pour obtenir justice à l'Université de Virginie»). 

Trois membres de la fraternité et récents diplômés ont intenté des poursuites individuelles d'au moins 225 000 $. La responsable adjointe pour les affaires étudiantes, décrite comme la «principale vilaine», a aussi déposé une plainte en diffamation contre la revue et réclame plus de 7,5 millions de dollars.

Une porte-parole du Rolling Stone, Kathryn Brenner, a dit que le bimensuel n'avait aucun commentaire à formuler au sujet de la poursuite.

En novembre 2014, Rolling Stone avait publié un article décrivant un soi-disant viol collectif commis par sept hommes dans les locaux de la fraternité Phi Kappa Psi, soulevant une indignation à l'échelle des États-Unis.

Toutefois, après une instigation de la police de Charlottesville et des contre-enquêtes effectuées par d'autres médias, Rolling Stone avait dû se rétracter. La direction du magazine et Mme Erdely avaient présenté leurs excuses mais la fraternité fait valoir que les torts à sa réputation ont déjà été faits.

La plaignante soutient aussi que le magazine voulait publier un article «sur un viol violent» dans une université prestigieuse et a rejeté tout angle qui n'était pas assez sensationnel.