Le reporter François Bugingo passe aux aveux. Il avoue avoir commis plusieurs fautes journalistiques et se dit victime de «lynchage médiatique». Dans un long texte publié vendredi soir sur sa page Facebook, intitulé «Toute une carrière pour des erreurs de jugement?», le journaliste est revenu sur l'enquête publiée par La Presse.

«J'ai romancé une histoire vue sur internet de l'exécution d'un ex-bourreau à Misrata pour rendre plus prenante une chronique. Je me suis approprié une histoire apprise sur Sarajevo que je trouvais bien révélatrice de l'ambiguïté de la guerre», avoue François Bugingo.

«Car oui, erreurs de jugement, il y a eu. Expliquées par une obsession de capter l'intérêt du public québécois à des sujets qui lui paraissent très souvent lointains», écrit l'homme.

Le reportage, publié samedi dernier, a révélé que le journaliste a inventé de toutes pièces plusieurs reportages internationaux.

«J'ai prétendu une mission européenne en Égypte plutôt qu'admettre simplement avoir écourté mon séjour au Caire après avoir réalisé que mon offre de pigiste ne serait pas sollicitée par une quelconque rédaction: pêché d'orgueil», poursuit le chroniqueur.

François Bugingo se dit victime d'une campagne de salissage, «du lynchage médiatique», d'une violence «inouïe». Il dit cependant ne pas y voir une guerre d'empires médiatiques.

«Il n'est pas question que je cautionne cette lecture. Les manquements sont miens. Les responsabilités sont entièrement miennes. En aucun temps mes collaborateurs y ont participé. Et la punition qui m'est infligée publiquement ne devrait surtout rejaillir ni sur eux, ni sur mes employeurs», indique François Bugingo.

Il raconte avoir décidé d'écrire ce texte pour sa famille et ses amis, à qui il ne veut pas imposer une autre semaine «de pression médiatique». Il entend prendre du recul pour réfléchir à son avenir professionnel. «Qu'importe le chapeau que je porterai demain, je ne vous dis pas adieu, mais bien au revoir», conclut-il.

Le reporter s'est engagé à remettre sa carte de presse à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.

Mercredi, le 98,5FM a annoncé avoir accepté la démission du chroniqueur à la suite d'une rencontre. La direction avait déjà suspendu M. Bugingo samedi dernier.

La fin de cette collaboration fait suite à celle du Groupe Média, qui inclut TVA Nouvelles, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. Lundi dernier, le regroupement médiatique a indiqué qu'il mettait définitivement fin à sa collaboration avec François Bugingo.