L'étau se resserre autour de Jian Ghomeshi, alors que de nouvelles révélations viennent corroborer les allégations des présumées victimes de l'ex-animateur, dont trois ont porté plainte à la police.

Jian Ghomeshi aurait envoyé des messages-textes obscènes à ses présumées victimes à partir du téléphone cellulaire que la CBC lui fournissait, a révélé lundi une source interrogée par le Toronto Star. Le diffuseur public, à qui l'animateur a montré des vidéos et des messages pour tenter de prouver que ses relations sexuelles étaient consentantes, croirait à présent que l'animateur n'a pas seulement été renvoyé pour les comportements qu'il a dans sa «vie privée».

«Le contenu de ce cellulaire appartient à la CBC. Il est la propriété de la CBC», aurait déclaré cette même source au quotidien torontois. Toujours selon une enquête du Toronto Star, la CBC serait à présent en train de fouiller les courriels de Jian Ghomeshi afin d'y trouver des preuves.

L'équipe d'enquête du Toronto Star a également révélé lundi que les étudiants du programme de journalisme de l'université de Western Ontario auraient été avertis de ne pas effectuer de stages à l'émission Q, jusqu'à récemment animée par Jian Ghomeshi. L'établissement aurait été inquiet des agissements «inappropriés» de l'animateur, selon une ancienne étudiante du programme.

Celle-ci avance que l'ancien animateur vedette l'aurait touchée de manière inappropriée et lui aurait envoyé des messages-textes alors qu'elle était en stage dans les bureaux de Q, au centre-ville de Toronto, en 2012.

«Il m'a fait un câlin [hug] et m'a soulevée», a affirmé l'ancienne étudiante, dans une entrevue au Toronto Star. Quand elle s'est retournée pour partir, il l'aurait suivi par-derrière en la prenant dans ses bras, a-t-elle rapporté.   

Une heure plus tard, Jian Ghomeshi lui aurait envoyé un message-texte lui demandant de sortir pour prendre un verre «qui n'avait rien à voir avec le travail». Elle se serait alors dite intéressée à une «rencontre amicale». «Si tu pouvais m'aider à obtenir un emploi, ce serait cool aussi», aurait-elle ajouté. L'animateur aurait alors répondu qu'il n'était pas intéressé à une amitié personnelle et ne souhaitait pas être utilisé pour l'obtention d'un emploi. Les échanges de textos se seraient arrêtés peu de temps après, selon l'ancienne étudiante.

L'université Western soutient que les stages à l'émission Q ont été supprimés en raison de la nature du travail que l'on exigeait des étudiants. «Le rapport de stage indiquait que l'étudiant devait faire des courses qui n'avaient rien à voir avec le journalisme», a indiqué dans un courriel le doyen de la Faculté des études en information et en médias de l'université de Western Ontario, Thomas Carmichael. Il s'exprimait ainsi à propos d'un étudiant masculin envoyé en stage à Q en 2008.

Selon Jeremy Copeland, qui enseigne au programme de journalisme de l'université, les inquiétudes de l'établissement seraient plutôt liées à l'incident de 2012. 

La CBC a fait appel à un enquêteur indépendant pour se pencher sur sa gestion de la situation, après qu'au moins une ancienne employée eut déclaré qu'elle s'était plainte du comportement de M. Ghomeshi à un représentant syndical, qui a parlé à son chef de production, mais que rien de significatif n'avait été fait.