L'influent quotidien français Le Monde est paru ce lundi avec une édition papier rénovée, plus centrée sur des articles grand format, l'information exclusive et le décryptage afin d'accentuer la complémentarité avec le web.

Sans révolutionner les habitudes de ses lecteurs, Le Monde a modifié sa maquette par petites touches. L'éditorial passe en dernière page du cahier principal, les pages débats et analyses sont placées au centre et deux pages quotidiennes font leur apparition: une page télévision, à la suite de la suppression du supplément télé du week-end, et une page médias/pixels, centrée sur les médias et le numérique.

«Le temps où une nouvelle formule vous apportait 10 ou 20 000 lecteurs supplémentaires est fini. Mais, en même temps, on se doit de stabiliser les audiences en fidélisant nos lecteurs car le papier continue de fournir 80% des recettes du groupe, contre 15% pour le numérique», avait expliqué à l'AFP la semaine dernière son directeur, Gilles Van Kote.

Le numérique a rapporté 25 millions d'euros de recettes en 2013.

Quotidien de référence de centre gauche, Le Monde réforme actuellement sa rédaction avec le transfert de 29 postes du papier principalement vers l'édition numérique, tout en maintenant constant l'effectif de la rédaction (400 journalistes), a précisé M. van Kote dans une entrevue à Libération lundi.

Le premier plan de mobilité interne prévoyait le transfert de 53 postes. Ce plan avait déclenché un conflit qui s'était soldé par la démission de la directrice, Natalie Nougayrède, et la nomination pour la remplacer de M. van Kote, un peu dans l'urgence.

Son poste sera remis en jeu le 18 décembre, date anniversaire des 70 ans du journal: les actionnaires nommeront ce jour-là un nouveau directeur ou une nouvelle directrice. Sans affirmer qu'il serait candidat à sa propre succession, Gille van Kote explique dans son interview qu'il serait «tentant» de «pousser l'expérience plus loin».

Le Monde, dont les ventes ont reculé en août de 1% sur un an, à 267 900 exemplaires, est un des titres français qui résistent le mieux, avec une hausse régulière des abonnements numériques compensant en partie le recul des ventes papier. Mais ce passage au numérique pèse sur ses recettes publicitaires, en raison des tarifs très bas de la publicité en ligne par rapport aux publicités sur le papier.