La haute direction de CBC/Radio-Canada annonce une transformation en profondeur du diffuseur public, dans une vidéo mise en ligne à la veille du dépôt de son nouveau plan quinquennal.

Cette vidéo donne le ton pour le dépôt de cette stratégie d'avenir jeudi, qui pourrait contenir de nouvelles compressions de plusieurs dizaines de millions de dollars, en plus de celles annoncées au mois d'avril.

Le président-directeur général, Hubert T. Lacroix, ainsi que deux vice-présidents tracent un portrait sombre de la situation financière de la société d'État, dans un contexte de transformation du monde médiatique mondial et de diminution des montants accordés par le gouvernement fédéral.

« Nos activités ne sont pas structurées de manière viable actuellement et c'est là notre plus grand défi. Nos revenus sont inférieurs à nos coûts. Cette transformation est donc nécessaire si nous voulons être viables financièrement », a reconnu Heather Conway, vice-présidente des services anglais.

« On ne peut plus y arriver tous seuls. C'est trop vaste. Il y a trop d'éléments aujourd'hui qui font en sorte que l'univers dans lequel on évolue n'est plus du tout pareil », a renchéri le vice-président des services français, Louis Lalande.

Les solutions avancées incluent de se départir de diverses infrastructures, de miser sur des partenariats et d'opérer une « transformation de radiodiffuseur traditionnel en radiodiffuseur qui privilégie les plateformes numériques et mobiles ».

« Les défis sont nombreux, tant au niveau des revenus, du contenu, des modèles, que des choix que nous faisons chaque jour », a déclaré Hubert T. Lacroix.

« Il faut que l'entreprise réalise et conçoive qu'on ne peut plus avoir autour des nous des infrastructures qui nous ralentissent, on ne peut pas investir nos dollars dans des briques et dans des surfaces. Il faut les investir dans notre contenu », a ajouté M. Lacroix.

La vidéo ne mentionne aucune coupe de personnel ni de compressions budgétaires. Le Devoir a rapporté la semaine dernière que les compressions qui seront annoncées demain atteindraient les 45 millions $. Elles s'ajouteraient aux coupes de 130 millions et 657 postes annoncées en avril.

« Changement de culture »

Le PDG a plutôt insisté sur l'importance de réduire les coûts fixes de l'entreprise. « La question des coûts fixes doit être réglée pour qu'on puisse consacrer nos ressources financières au contenu, aux émissions d'information et de divertissement, à nos grilles de télévision, à nos émissions de radio, à notre transformation de radiodiffuseur traditionnel en radiodiffuseur qui privilégie les plateformes numériques et mobiles », a dit M. Lacroix.

« Ça ne se fera pas du jour au lendemain, a-t-il poursuivi. On parle de quelques années. Ça va prendre un changement de culture à CBC/ Radio-Canada, de la haute direction et des gestionnaires, en passant par tout le monde et tous ceux qui font affaire avec nous. »