Le recours au partenariat public-privé (PPP) pour la construction des nouvelles installations de Radio-Canada inquiète le Syndicat de la fonction publique.

«On pense qu'un modèle d'affaires comme le PPP ne va pas améliorer les finances de Radio-Canada. Au contraire, il y a même un risque que cela les détériore», croit Pierre-Guy Sylvestre, conseiller syndical au SCFP-Québec. Le SCFP représente 1650 travailleurs de Radio-Canada.

M. Sylvestre réagissait à l'information publiée la veille par La Presse concernant le projet de Radio-Canada de quitter sa tour pour louer un nouvel immeuble mieux adapté à ses besoins, notamment en matière technologique. Il est prévu qu'un promoteur transformera la tour et construira des immeubles d'habitation sur les immenses terrains de stationnement.

«On a l'impression que Radio-Canada cherche plus de flexibilité. Or, le PPP est tout sauf flexible. C'est un modèle d'affaires rigide. Qu'arrivera-t-il si des changements technologiques surviennent dans 10 ans et nécessitent d'autres modifications? Ouvrir un contrat de PPP, c'est du sport extrême», affirme M. Sylvestre.

Le président du conseil d'administration de Radio-Canada, Rémi Racine, estime au contraire que le PPP allégera le fardeau financier de la Société. Il a affirmé à La Presse que le PPP coûtera moins cher que de demeurer dans un immeuble qui aurait besoin de rénovations majeures.

Quoi qu'il en soit, le SCFP estime que le projet est mené avec «un manque de transparence flagrant». «On comprend que Radio-Canada se recentre sur ses activités principales, mais, en même temps, la société gère ses propres immeubles depuis des décennies. Ce n'est donc pas un argument valide. [...] On croit en Radio-Canada, mais il faut faire la lumière sur ce projet», soutient M. Sylvestre.

Le conseil d'administration doit se prononcer dans les prochaines semaines sur la nouvelle maison de Radio-Canada.