La télévision et le web sont de plus en plus indissociables. Un tiers des foyers québécois branchent leur télé sur le web, selon la plus récente enquête du Centre facilitant la recherche et l'innovation dans les organisations (CEFRIO), qui scrute les comportements des Québécois en ligne.

On apprend également dans cette étude réalisée auprès de 1000 adultes que le tiers des Québécois regardent la télé sur le web, une proportion qui demeure sensiblement la même depuis deux ans. Ces chiffres trouvent écho dans le Rapport de surveillance des communications 2013 du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Dans ce document, publié lui aussi la semaine dernière, on note que 33% des Canadiens ont regardé la télévision sur le web durant la dernière année (mais que seulement 6% d'entre eux l'ont regardée sur une tablette électronique ou un téléphone intelligent).

Quand on regarde la télé sur le web, c'est souvent pour faire ce qu'on appelle de la télé de rattrapage, c'est-à-dire regarder une émission qu'on a manquée ou encore accumuler plusieurs épisodes qu'on visionnera d'une traite. Cette tendance est tellement forte que le réseau américain CBS fait maintenant de la publicité pour ses séries le «lendemain» de leur diffusion afin d'attirer les téléspectateurs pour qu'ils viennent regarder l'épisode en ligne. En un an, le nombre de séries de CBS offertes en ligne est passé de 13 à 21.

À TOU.TV, on constate aussi que le nombre de téléspectateurs qui regardent la télévision sur le web n'a pas beaucoup bougé depuis un an ou deux. Par contre, on note une forte progression sur les plateformes mobiles, en particulier l'iPad. «On a observé une croissance de 30% sur les plateformes mobiles, note Jérôme Hellio, directeur de TOU.TV. Et cela ne comprend pas le déploiement sur les consoles de jeu. On va chercher les jeunes de 18-34 ans qui n'écoutaient pas nécessairement Radio-Canada à la télévision, mais qui nous découvrent sur leur iPhone, par exemple.»

Selon Jérôme Hellio, l'offre demeure assez restreinte au Québec: outre TOU.TV, on trouve illico sur le web et, de façon plus large, Netflix. «Mais ce n'est qu'une question de temps, croit-il. La compétition s'organise. Le public n'attend plus: quand il veut voir une série, il s'arrange pour la trouver. Il faut répondre à cette demande. Verra-t-on apparaître un Bellflix? Peut-être...»

Les journalistes à la pige en arrachent

En marge de la tenue d'états généraux, qui avaient lieu samedi, l'Association des journalistes indépendants du Québec a publié un sondage sur les conditions de vie de ses membres. Le portrait: des professionnels qui en arrachent pour joindre les deux bouts et dont les conditions de travail se sont dégradées au fil des ans. Le salaire moyen tiré d'activités journalistiques du pigiste représente 54% du salaire moyen d'un journaliste au Québec, avec un écart de 25% entre les hommes et les femmes. Pire encore, en 2013, les journalistes à la pige gagnent 69% de ce qu'ils gagnaient en 1981. Quand on leur demande s'ils comptent abandonner la pige au cours des deux prochaines années, 27% des répondants disent oui. Près des deux tiers affirment que leurs clients tardent à régler leurs factures une fois le travail terminé. Pour toutes ces raisons, l'AJIQ souhaiterait implanter pour ses membres un système de négociation collective, sur le modèle de celui adopté par l'Union des artistes. C'est un des dossiers qu'elle mettra de l'avant au cours des prochains mois. À suivre.

# ON NOTE

Le réalisateur de Breaking Bad avait tourné plusieurs fins afin que personne ne puisse deviner le dénouement du dernier épisode, présenté dimanche soir sur AMC. Selon The Guardian, certaines parties des textes des acteurs étaient même caviardées pour empêcher qu'on devine la conclusion de cette série, qui prend fin après cinq saisons et qui a remporté le prix de la meilleure série dramatique lors de la cérémonie des Emmy Awards, la semaine dernière.

# ON AIME

Le réalisateur Roberto Rodriguez a profité de la tenue de l'Advertising Week à New York, la semaine dernière, pour parler d'El Rey, une chaîne latino qu'il a créée en collaboration avec Comcast. Au menu: des séries et des émissions sportives surtout destinées aux jeunes hommes. Le lancement est prévu pour janvier 2014.