Les émissions de télévision qui organisent des séances de twivage ou encore les médias et les marques qui utilisent Twitter pour promouvoir leur contenu perdent-ils leur temps?

C'est la question qu'on peut se poser en parcourant la plus récente étude québécoise concernant l'utilisation des réseaux sociaux publiée hier.

Réalisée par le Centre facilitant la recherche et l'innovation dans les organisations (CEFRIO) auprès de 1000 internautes québécois, l'étude NETendances confirme que Twitter, le réseau social chouchou des journalistes et des célébrités, est un des réseaux sociaux les moins populaires au Québec.

En effet, malgré le fait qu'on en parle très (trop?) souvent dans les médias, seulement 12% des internautes québécois y sont abonnés - ce qui est plus que l'an dernier alors que la proportion était de 10%. De ce nombre, une maigre part de 4% consulte le site de microblogage chaque jour et 3% chaque semaine. C'est peu. Les comptes les plus suivis sont ceux des organisations culturelles, suivis des personnalités publiques, des marques et des journalistes ou des médias d'information. Cette faible participation fera-t-elle réfléchir les stratèges marketing, ou est-ce que la qualité des utilisateurs de Twitter (on les qualifie souvent d'«influenceurs») compte davantage que la quantité?

Cela dit, les Québécois sont très présents sur les réseaux sociaux - 90,9% des internautes de moins de 45 ans et 72% des plus de 45 ans les fréquentent - et clairement, ils préfèrent Facebook à tous les autres.

Les deux tiers des internautes québécois sont abonnés au réseau créé par Mark Zuckerberg et la moitié consulte le site chaque jour. Le seul réseau social qui s'en approche un peu est YouTube: il compte la même proportion d'abonnés que Facebook, mais ils sont moins assidus, seulement 17% d'entre eux visitent le site sur une base quotidienne.

L'autre surprise de l'étude concerne Google", un réseau qui cherche encore son erre d'aller depuis son lancement en juin 2011. On estime à 35% la proportion d'internautes québécois qui y sont abonnés (précisons qu'on s'abonne de facto lorsqu'on possède un compte de courrier électronique Gmail). Même si seulement la moitié (17%) des abonnés le consultent chaque jour, c'est tout de même quatre fois plus que pour Twitter. Surprenant.

Le petit dernier, Pinterest, un babillard sur lequel on affiche des images inspirantes, qui est très prisé dans le milieu de la mode et du marketing, demeure marginal: 6% des internautes québécois ont un compte et ils ne le consultent pour ainsi dire jamais sur une base quotidienne (1% des abonnés le font). Quant au réseau professionnel LinkedIn, surtout populaire chez les 25-44 ans, il attire une moyenne de 15% d'internautes qui le consultent toutefois peu (3% le visitent chaque jour, 6% chaque semaine et 4% une fois par mois).

Enfin, l'étude NETendances note une nette progression des adeptes des réseaux sociaux chez les plus internautes âgés de 55 à 64 ans dont la proportion est passée de 59 à 74 au cours de la dernière année.

Bien que friands des réseaux sociaux, les Québécois ne sont pas parmi les internautes les plus assidus de la planète. L'étude du CEFRIO n'a malheureusement pas compilé le nombre d'heures qu'ils y passent chaque semaine, mais la firme comScore, qui compile ce genre de données, évalue la moyenne canadienne à 7,8 heures. Selon les statistiques rapportées par le CEFRIO, c'est dans les pays d'Amérique latine qu'on trouve les internautes les plus actifs. Un exemple: au Brésil, ils passent en moyenne 13,8 heures par semaine sur les réseaux sociaux. La moyenne mondiale est de 5,8 heures.

C'est la quatrième année que le CEFRIO étudie les habitudes des internautes québécois sur les réseaux sociaux et encore une fois, il confirme la suprématie de Facebook. Le réseau qui lui fera de l'ombre n'est définitivement pas né.