Lui, magazine masculin emblématique des insouciantes «seventies», va reparaître en septembre prochain, relancé par l'homme d'affaires Yves le Fur avec à sa tête l'écrivain Frédéric Beigbeder et Yseult Williams.

Célèbre à l'époque pour ses couvertures de stars dénudés, Lui, lancé en 1963 par Daniel Filipacchi, a connu son apogée au début des années 80 avant d'entamer un long déclin jusqu'à son arrêt en 1994. Suivra une éphémère relance sous forme d'un magazine pornographique qui fit long feu.

Le nouveau Lui, qui conservera le logo original, sera en kiosques le 5 septembre prochain au prix de 2,90 euros, fort de 200 pages et soucieux de garder «un ton léger, insouciant et impertinent, celui du magazine d'avant le choc pétrolier et avec un esprit français», résume Frédéric Beigbeder interrogé par l'AFP.

«Avec ses grandes interviews et ses grandes signatures, Lui constituait pour les hommes un alibi pour acheter des photos de femme dénudées, aujourd'hui le nu est «normal», il est partout, on part de la même idée mais à nous de le «glamouriser» et de mettre en valeur LA femme», explique le directeur de Lui.

Il ne s'agira pas à proprement parler de photo de nues mais d'aborder la mode légère et les dessous, ajoute-t-il.

Frédéric Beigbeder réfute pour Lui l'appellation de magazine de charme. Se tournant vers sa rédactrice en chef, Yseult Williams, ancienne directrice de Grazia, il estime que «le meilleur garde-fou de Lui est d'avoir une équipe de rédaction féminine».

Ressusciter un titre mythique

«On vise un public d'homme mais pas que», souligne-t-elle pour sa part.

«Comme dans Lui première époque, on aura de grandes signatures d'écrivains, de journalistes et de photographes», déclare Beigbeder, sans toutefois dévoiler lesquels.

«Il s'agit bien de ressusciter un titre mythique, en évitant de devenir de «gros beaufs»», explique-t-il affirmant sa volonté d'en faire un magazine haut de gamme, esthétique et intellectuel.

Il n'a pas caché la difficulté qu'il y aura à convaincre aujourd'hui des stars de premier plan à poser peu vêtues pour Lui.

Qui seront les nouvelles Brigitte Bardot, Sylvia Kristel, Catherine Deneuve, Marlène Jobert, Ursula Andress, Nastassja Kinski ou Isabelle Huppert qui ont, parmi des centaines d'autres, posées pour Lui? «Difficile à dire, pourquoi pas aussi des personnalités politiques?», s'interroge malicieusement Beigbeder.

Yves le Fur, éditeur et directeur de la publication, a racheté le titre à ses anciens propriétaires il y a six mois.

L'homme d'affaires, qui travaille notamment dans la communication évènementielle, avait lancé avec succès deux magazines à la fin des années 90, DS et Numéro.

«Lui est une marque forte et nous estimons qu'il existe pour ce titre de la presse de luxe un noyau dur de lecteur entre 35 et 50 ans», confie-t-il à l'AFP.

Il a souligné qu'à moins de 10 semaines du lancement, les annonceurs étaient enthousiastes et les carnets de commandes remplis.

«Le premier numéro sera tiré à 35 000 exemplaires et l'objectif de vente à terme se situe entre 150 000 et 200 000 exemplaires», estime M. Le Fur.

La structure de recettes de Lui devrait être partagée à 60% par la publicité et à 40% par les ventes.