Radio-Canada a ajouté sa voix à celle des partis de l'opposition, hier soir, se disant préoccupée par les changements de règles proposés par le gouvernement Harper dans son projet de loi de mise en oeuvre du budget.

Le tout dernier chapitre de ce projet de loi C-60, présenté lundi, propose de soumettre les négociations de travail des sociétés d'État fédérales à la discrétion du gouvernement. Le conseil des ministres pourrait, par exemple, exiger d'une société qu'elle fasse approuver son mandat de négociation ou la conclusion d'une entente par le Conseil du Trésor. Cette supervision s'appliquerait à la négociation de conventions collectives d'employés syndiqués, ainsi qu'à des employés non syndiqués. Elle vise des entités comme Radio-Canada, Via Rail ou Postes Canada.

Depuis lundi, les partis de l'opposition dénoncent ce qu'ils décrivent comme une ingérence politique abusive dans les affaires d'organismes indépendants - en particulier dans celles du diffuseur public, souvent impopulaire chez les conservateurs.

CBC/Radio-Canada n'est pas allée aussi loin, dans un communiqué de presse diffusé en début de soirée hier. L'organisme a néanmoins exprimé certaines craintes.

«Nous appuyons les efforts visant à aider les sociétés d'État à gérer les fonds publics de manière responsable», peut-on lire dans le document. «Nous croyons que cette initiative peut avoir des conséquences inattendues sur le bon fonctionnement de certaines sociétés, a-t-on cependant ajouté. Il est important que ces conséquences soient bien comprises et traitées.»

Les dirigeants de la société souhaitent rencontrer des membres du conseil des ministres pour leur présenter leur position.

À la Chambre des communes, hier, le ministre responsable du Conseil du Trésor, Tony Clement, a justifié ces changements en disant que «les finances des sociétés d'État relèvent du gouvernement. Nous devons nous assurer que les coûts sont soutenables».