Le premier numéro d'Au fait, mensuel papier sans publicité, uniquement composé d'une longue enquête et d'un grand entretien, sort en kiosque jeudi en se positionnant comme un média « à contretemps» qui «ralentit l'actualité».

À l'origine du projet, Xavier Delacroix, ancien journaliste à la BBC devenu consultant, qui a voulu faire «le journal qu'il ne trouvait pas en kiosque» lassé de cette presse écrite «contrainte par le temps, la place et les moyens» en matière d'enquête et la généralisation des entretiens sous la forme du «trois questions à...», a-t-il expliqué à l'AFP.

À côté de l'enquête approfondie de 60 pages, un grand entretien de 20 pages, sur un sujet différent, doit permettre à l'interlocuteur de «développer ses idées et stimuler le lecteur en termes de découverte, de compréhension et de réflexion», a-t-il ajouté.

«À l'autre extrémité du spectre de Twitter et Facebook, il y a de la place pour ce type de format», a estimé Xavier Delacroix.

Dos carré, papier tramé : la maquette de ce mensuel sans publicité veut mettre en valeur les illustrations «confiées chaque mois à un jeune artiste différent». Des photos en noir et blanc, prises dans le cadre de l'interview, viendront illustrer le grand entretien.

Le premier numéro, vendu 7,90 euros à partir de jeudi en kiosques, a été tiré à 35 000 exemplaires. Selon son fondateur, l'équilibre du magazine devrait être atteint à 15 000 exemplaires écoulés par mois, ventes au numéro et abonnements compris.

Au sommaire de ce premier numéro, une enquête de Sophie Coignard et Romain Gubert intitulée Seillière, Wendel, une cupidité française et un grand entretien avec l'ancien Chancelier allemand Helmut Schmidt.

Une version numérique, disponible sur iPad uniquement et dotée de «vrais plus comme des photos supplémentaires ou des entretiens filmés», est prévue à partir de juin. Au contraire des autres «mooks» (mélange de livre et de magazine), dont il revendique le «cousinage», Xavier Delacroix dit «croire énormément au numérique».