Une nouvelle organisation du journal Libération sera mise en place d'ici au mois de juillet, a annoncé le Conseil de surveillance de la société éditrice de Libération qui s'est réuni mercredi dans un climat de défiance de la rédaction vis-à-vis de son patron Nicolas Demorand.

«Le directoire a proposé au conseil de surveillance d'élaborer une nouvelle organisation, à mettre en place d'ici au 1er juillet 2013, pour conduire les transformations du groupe», selon un communiqué publié à l'issue du Conseil de surveillance de la société éditrice de Libération, présidé par Anne Lauvergeon.

Cette annonce vient en réponse à la crise de confiance dénoncée par la Société des personnels de Libération (SCPL), qui demandait une stricte application des statuts prévoyant que le président du directoire ne cumule pas ces fonctions avec celle de directeur de la rédaction, ce qui est le cas aujourd'hui avec Nicolas Demorand.

D'ici là, le directoire a nommé Fabrice Rousselot directeur délégué de la rédaction par intérim après le départ pour Le Monde de Vincent Giret qui occupait ce poste.

Nicolas Demorand est fortement décrié au sein de la rédaction. Le journal a été notamment critiqué récemment pour avoir propagé une rumeur sur une «possible affaire» de compte en Suisse du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius dans le sillage du scandale Jérôme Cahuzac, l'ex-ministre du Budget, et de son compte caché à l'étranger.

«J'ai entendu le message de la rédaction de Libération. Ce message contribue à la remise à plat du management, mais cela va de la base au sommet, en passant par les cadres intermédiaires», a déclaré à l'AFP Nicolas Demorand.

Le journal, qui doit fêter cette année ses quarante ans d'existence, voit ses ventes stagner, avec en 2012 une diffusion France payée de 119 418 exemplaire en moyenne chaque jour, 0,18% de moins qu'en 2011.