Pour la deuxième fois en deux jours, des journalistes de La Presse ont été pris à partie par des policiers du SPVM. Mardi après-midi, l'agent Daniel Lacoursière, relationniste du SPVM, a poussé un de nos photographes qui filmait la manifestation étudiante.

Alors que le photographe et caméraman Frédéric Guiro se préparait à filmer une séquence avec le journaliste Jasmin Lavoie, à plus de 100 m de l'endroit où les policiers faisaient des arrestations, l'agent Lacoursière l'a agrippé par derrière et fait tomber sur le sol avec sa caméra.

La veille, M. Lacoursière était également intervenu auprès de M. Guiro: il lui reprochait de filmer les arrestations policières de trop près. «Ce qu'on voit sur nos images est inacceptable, encore plus de la part d'un policier censé s'occuper des relations avec les journalistes, a vivement réagi Éric Trottier, vice-président et éditeur adjoint de La Presse. On comprend que les policiers ont un travail difficile à faire durant les manifestations. Mais les journalistes aussi ont un travail à faire. En l'occurrence, notre équipe se tenait loin de l'action et le policier n'avait aucune raison de charger notre caméraman. J'ai demandé à nos avocats d'étudier tous nos recours.»

En fin de soirée, le commandant Ian Lafrenière, responsable de l'équipe des relations médias du SPVM, a confirmé qu'une enquête avait été ouverte. «J'ai demandé un rapport, je veux voir ce qui est arrivé», a dit M. Lafrenière.

Au printemps dernier, d'autres journalistes et photographes de La Presse avaient également été poussés. Hier, un caméraman du réseau CTV a aussi reçu un coup de matraque pendant qu'il filmait une intervention policière rue Saint-Denis.