Estimant que La Semaine profite indûment du succès de l'émission La voix, Groupe TVA et ses filiales ont tenté d'obtenir une injonction afin d'empêcher la vente du dernier numéro du magazine, axé sur les concurrents de La voix. La Cour a refusé, et le magazine, propriété de Claude J. Charron, reste en kiosque.

«Spécial 20 pages La voix Tout sur les 56 finalistes», titre le numéro du 22 février de La Semaine.  Groupe TVA, Productions La voix et TVA Publications, qui détient le magazine 7 Jours, concurrent direct de La Semaine, n'a pas apprécié et s'est retrouvé devant un juge dans l'espoir de stopper la vente du magazine. L'affaire a été entendue en urgence, sur l'heure du souper, samedi dernier, au palais de justice de Montréal. Au terme de l'audience, vers 19h20, le juge Brian Riordan a refusé d'accorder l'injonction provisoire.

La voix est un concept qui est exploité dans 50 pays. TVA a acquis les droits d'une société néerlandaise (Talpa Distribution B.V) pour exploiter l'émission en langue française, au Canada.

Succès retentissant

Depuis son lancement le 20 janvier, l'émission connaît un succès retentissant, et TVA signale avoir déployé des efforts considérables, tant humains que financiers, pour y arriver. «Une campagne publicitaire de plusieurs millions de dollars a été mise en oeuvre sur plusieurs plateformes médiatiques», lit-on dans la requête de TVA. Dans ce même ordre d'idée, le 7 Jours «publie en exclusivité certaines articles et promotions sur l'émission La voix

Dans sa requête, TVA signale que La Semaine livre une concurrence de tous les instants au 7 Jours. Les deux magazines se retrouvent souvent côte à côte dans les kiosques. TVA reprochait à La Semaine d'avoir «reproduit impunément de façon proéminente et sans autorisation, les marques de commerce, photographies, et autres éléments exclusifs appartenant à TVA», dans son numéro du 22 février. TVA admet qu'elle autorise les journalistes à publier certaines photos à des fins de critique, nouvelle ou compte-rendu, mais elle trouve que La Semaine est allée trop loin.

«Loin de constituer un simple reportage sur l'émission La voix, le magazine s'en approprie toutes les caractéristiques de manière à tromper le consommateur moyen en lui représentant faussement qu'il en fait partie intégrante», faisait valoir la requête», que le juge a rejetée.

«La raison principale pour laquelle l'injonction a été rejetée, c'est que La Semaine avait une autorisation écrite. Tout ce qui a été fait était autorisé, et le juge a ainsi conclu», résume Me François Grenier, qui représentait les Publications Charron dans ce litige.