Pour la deuxième fois en quatre ans, la Reader's Digest Association (RDA Holding Co.) se place sous la protection de la loi sur les faillites aux États-Unis (Chapter 11).

Les dettes de l'éditeur de New York s'établissent à 1,2 milliard US. Il est désormais en restructuration et espère réduire ses dettes de 80%. Pour ce faire, il bénéficie pour l'instant de prêts atteignant 150 millions US. Et il serait parvenu à un arrangement avec 70% de ses créanciers. «Nous voulons nous concentrer sur nos activités en Amérique du Nord, dit Tom Becker, porte-parole de Reader's Digest à La Presse Affaires. Quant à l'étranger, nous voulons confier nos activités à des éditeurs et des investisseurs locaux, par exemple. Nous arrivons à des accords.

«On a commencé la restructuration il y a 18 mois, ajoute Tom Becker. Il y a eu une réduction de personnel à ce moment. C'est possible qu'il y ait d'autres licenciements, mais ce n'est pas certain. En fait, l'entreprise embauche du personnel, notamment pour le numérique.»

Cela dit, si l'éditeur a annoncé le lancement du magazine Taste of Home Canada tout récemment, la Reader's Digest Association a déjà laissé aller quelques actifs. Notamment son site Allrecipes.com pour 175 millions de dollars, ainsi que son magazine Every Day with Rachel Ray à Meredith Corp. L'éditeur détient maintenant 21 marques dans le monde, dont le célèbre magazine Reader's Digest.

Lancé en 1922 aux États-Unis, il est distribué en 21 langues et compte 500 employés en Amérique du Nord, dont 80 au Canada.

Cette nouvelle tombe alors que bien des magazines en Amérique du Nord voient leur lectorat et leurs revenus publicitaires reculer. Selon les plus récents chiffres de l'Alliance for Audited Media, le magazine Reader's Digest est encore dans les plus lus aux États-Unis (cinquième position). Mais avec 5,5 millions d'exemplaires achetés, son lectorat a baissé de 0,6% durant les six derniers mois de 2012. Au Canada, la chute est de 15,2%. Avec Loulou Magazine (-14,81%), c'est la baisse la plus marquée au pays dans la liste des 20 magazines les plus populaires. Mais avec ses 472 883 exemplaires vendus de juillet à décembre 2012, il demeure le quatrième magazine parmi les plus lus au pays.

Par ailleurs, plus tôt en 2012, l'Alliance for Audited Media a rapporté des baisses de revenus publicitaires de 7% chez les principaux magazines canadiens. Reader's Digest accusait alors une perte de 16,3% de ses revenus. Quant à Sélection du Reader's Digest (la version francophone du Québec), la chute s'établissait à 26,5%.

La Reader's Digest Association espère se remettre sur les rails dans six mois. C'est le temps qu'il avait fallu à l'entreprise lorsqu'elle s'était placée sous la protection de la loi sur les faillites (Chapter 11), en août 2009. À l'époque, l'éditeur avait attribué les difficultés à la crise économique et à la baisse de revenus publicitaires.