«À vendre Papamobile. Bon état. Peu servie. Prix à débattre (mais vite)  Benoît XVI». Des tweets, un éditorial en latin dans le quotidien français Libération et autres caricatures en dessins... Médias et réseaux sociaux sont en ébullition depuis l'annonce de la démission du pape.

Sans oublier les références aux multiples scandales pédophiles qui ont émaillé le pontificat du pape allemand, élu en 2005, plongeant l'Église catholique dans une profonde crise dont se sont délectés journaux et dessinateurs humoristiques à travers toute l'Europe.

Mais entre les piques sur les traditions et pratiques ancestrales de l'Église, se glissaient aussi des hommages marqués de tendresse pour le vieux chef de l'Église de 85 ans contraint de laisser la place, officiellement pour des raisons de santé.

Sous le titre de «Ave Benoît», le quotidien français de gauche Libération a salué l'évènement avec des dessins sur deux pleines pages. L'un montre le pape descendant péniblement les marches de Saint-Pierre, valise à la main, alors que deux cardinaux lui lancent: «Et n'hésite pas à donner des nouvelles».

Autre dessin clin d'oeil dans Libération: pour le successeur éventuel du pape une caricature de la star coréenne Psy sous le titre «Habemus Gangnam», allusion à la phrase rituelle «Habemus papam» clôturant le long processus de sélection par le conclave des cardinaux.

Ce même conclave est souvent sollicité sur Twitter avec, par exemple, ce «Message au Conclave, Faites-vous plaisir les gars, élisez-nous un pape gai», @DidierPorte.

Après la première démission d'un pape depuis 600 ans, le dessin du jour du sérieux The Times britannique évoque deux cardinaux en robe discutant au Vatican. L'un souligne: «1294...1415...2013, il me semble qu'on a affaire à une tendance!».

«Merci mon Dieu»

À Berlin, le journal de gauche TAZ titrait mardi «Merci mon Dieu» sur une page blanche, réponse à son édition au lendemain de l'élection du pape allemand en avril 2005 qu'il avait commenté par «Oh mon Dieu» sur une page noire.

Le comédien britannique Ricky Gervais s'est, lui, voulu plus mordant sur son compte Twitter: «Ai entendu une rumeur que le pape était viré. Complètement faux. Que faut-il avoir fait pour être viré de l'Église catholique?»

Quant au président français François Hollande, il a indirectement contribué à la vague d'humour en lâchant lundi une petite phrase dans une conférence de presse avec son homologue du Nigeria, Goodluck Jonathan.

Intervenant après M. Jonathan dont le pays ne présente pas de candidat pour la fonction papale, M. Hollande a souhaité qu'on laisse l'Église catholique organiser la succession, avant d'ajouter sourire aux lèvres: «Nous ne présentons pas de candidat!»

La petite phrase a déclenché l'ire de l'ex-ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant. «Faire une blague à propos d'une décision aussi digne, ce n'est pas bien, c'est déplacé», a-t-il estimé. Et de souligner que tout le monde sait que le président Hollande n'est «pas très favorable aux religions en général et à la religion catholique en particulier».

M. Guéant s'en est aussi pris à un tweet d'une ministre du gouvernement Hollande, chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay. Celle-ci avait écrit sur le réseau social: «Je dois bien reconnaître que, à tort ou à raison, Benoît XVI a omis de me consulter avant de prendre sa décision Age EmploidesSeniors», avant de le retirer de la toile.

Les socialistes au pouvoir en France font l'objet d'une vive campagne de protestations de la communauté catholique pour un projet de loi autorisant le mariage et l'adoption d'enfant pour les couples homosexuels, adopté mardi par les députés.