Le grand conglomérat canadien de médias Québecor a appelé jeudi Ottawa à faire de «l'intervention éclairée» pour soutenir les producteurs et les diffuseurs nationaux de contenus audiovisuels face à la concurrence étrangère et à favoriser l'exportation.

«Le salut des industries culturelles canadiennes se doit, selon nous, de passer de plus en plus par l'exportation», a déclaré un vice-président de Québecor, Serge Sasseville, lors du Forum France-Canada sur les contenus numériques qui se tient jeudi et vendredi à Ottawa.

Il a expliqué que son groupe était confronté à des concurrents tels que le loueur américain de vidéos en ligne et à la demande Netflix, les groupes américains informatique Apple ou internet Google, ayant des finances solides et pouvant amortir leurs investissements à l'échelle mondiale, avec «de formidables économies d'échelle».

«Qui plus est, ces sociétés n'ont pas à supporter le poids des mêmes régulations et limitations que leurs homologues canadiens», a souligné M. Sasseville dans une allocution.

«Elles n'ont pas à ajouter la taxe sur les ventes sur les abonnements ou la location de films. Elles n'ont pas à suivre les règles sur le contenu canadien ni à le financer. Elles peuvent s'assurer des exclusivités là où c'est impossible pour les sociétés canadiennes», a-t-il poursuivi, citant l'exemple du plus grand succès de Québecor, la version canadienne de Star Académie.

Ses producteurs pourraient en accorder l'exclusivité à Netflix, mais ne peuvent pas l'offrir à Vidéotron, branche télévision-internet-téléphonie de Québec, en raison de règles imposées par l'organisme compétent canadien, le CRTC.

Qui plus est, les concurrents étrangers utilisent les réseaux que Vidéotron et d'autres entreprises canadiennes ont construits en investissant des milliards de dollars, a-t-il affirmé.

Ce discours intervient au lendemain de l'annonce de la suppression de 500 postes dans Sun Media, la branche presse de Québecor.