Depuis deux ans, le Québécois Bruno Tuzet anime une émission de radio francophone hebdomadaire à Los Angeles. Le projet rejoint des milliers de francophones et de francophiles aux États-Unis et ailleurs dans le monde, rapporte notre correspondant.

Lancer une émission de radio en français en Californie n'est pas une idée qui va de soi. L'État de la côte Ouest a beau être ouvert sur le monde, le français n'y est pas exactement l'une des langues les plus répandues.

C'est pourtant le défi que s'est lancé Bruno Tuzet, Montréalais établi depuis près de 30 ans en Californie. À tous les vendredis soir depuis plus de deux ans, M. Tuzet prend place dernière le micro d'un studio de L.A. et passe une heure à interviewer des personnalités francophones établies ou de passage aux États-Unis.

«C'est un projet qui est devenu une passion, explique M. Tuzet. Durant la semaine, je pense constamment à des sujets pour l'émission, à des gens à qui parler. Ça occupe la plupart de mes temps libres.»

Parmi ses bons coups depuis deux ans, M. Tuzet a pu interviewer Guy Laliberté à l'occasion du dévoilement de son étoile sur le Hollywood Walk of Fame, l'an dernier, de même que le réalisateur Philippe Falardeau lors de son récent passage à L.A. pour la cérémonie des Oscars. M. Tuzet a aussi réalisé des entrevues téléphoniques avec plusieurs célébrités québécoises comme les Justiciers Masqués, Denise Robert ou Gilles Proulx, son idole depuis longtemps.

«J'aime faire découvrir la culture francophone aux États-Unis. Dans notre émission, on ne se prend pas trop au sérieux, mais on fait ça sérieusement», dit-il.

Fanatique de radio

Bruno Tuzet a déménagé à L.A. en 1983. Pâtissier de formation, il a d'abord travaillé à la pâtisserie de son oncle, ce qui l'a mené vers une carrière dans la vente de produits alimentaires, métier qu'il pratique encore aujourd'hui.

M. Tuzet a créé son émission de radio en janvier 2010. C'est sa femme qui l'a poussé à se lancer: elle travaille comme directrice de contenu à Adrenaline Radio, une station qui diffuse à L.A. et sur le Net.

«J'avais déjà de l'expérience dans les discomobiles, et j'étais fanatique de radio. Au début, j'étais plutôt nerveux, mais maintenant, ça va mieux. J'aime apprendre. J'aime m'améliorer.»

Au fil des mois, M. Tuzet s'est entouré de collaborateurs. Valérie Laganière, sa coanimatrice, est arrivée en Californie en 2009, avec son copain embauché par une entreprise qui fabrique des batteries de voitures électriques, et qui travaille aujourd'hui elle aussi au même endroit.

Benoit Clair, correspondant à Hollywood pour TF1 et Europe 1, collabore également à l'émission.

«Il y a eu plusieurs projets d'émissions francophones à L.A. depuis 20 ans, mais c'est la première fois que c'est un succès, explique M. Clair, qui a notamment interviewé Meryl Streep et Leonardo DiCaprio, dont il a diffusé les commentaires sur les ondes de French Connection. Bruno porte ce projet à bout de bras, et ça me fait plaisir de l'aider.»

Claire Arnaud, spécialiste en relations publiques de carrière, est aussi critique cinéma pour l'émission.

10 000 auditeurs

L'émission hebdomadaire diffusée sur le Net et en podcast est écoutée par environ 10 000 auditeurs dans le monde, note M. Tuzet.

«Environ 60% de nos auditeurs sont en Californie, 10% à New York, et le reste se trouve au Québec, en France et même en Australie.»

Bruno Tuzet n'est pas subventionné et couvre lui-même les frais de studio. «Nous essayons de trouver des commanditaires, mais ce n'est pas facile. Pour l'heure, je calcule que ça me coûte l'équivalent d'un bon souper au resto par semaine.»

Maintenant qu'il a déjà parlé à Guy Laliberté, M. Tuzet dit souhaiter un jour pouvoir interviewer Céline Dion.

«Je l'ai rencontrée dans un avion, en 1998. C'est une femme intéressante qui est restée la même malgré son succès. C'est un de mes rêves de lui parler à mon émission.»

Sur le Net: Visitez la page Facebook de l'émission The French Connection

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