Rue Frontenac ne cessera pas ses activités aujourd'hui: le site d'information s'est protégé de ses créanciers en se plaçant sous la protection de la Loi sur les faillites, a-t-on appris hier. Le site obtient ainsi un sursis de 30 jours et poursuit des discussions auprès de deux investisseurs potentiels.

«Il y a des rencontres qui se poursuivent, et il y a encore deux ou trois pistes à regarder», explique Richard Bousquet, coordonnateur général de Rue Frontenac. Pendant les 30 prochains jours, le site est à l'abri de toute intervention de ses créanciers. «On ne ferme pas vendredi (aujourd'hui), mais l'échéance n'est pas loin.»

Plus tôt cette semaine, on a appris que l'avenir de Rue Frontenac était incertain. Le site internet, fondé pendant le lock-out du Journal de Montréal, est à la recherche d'un investisseur. Une négociation avec un important acteur des médias québécois a échoué il y a quelques semaines et, depuis, les journalistes cherchent un plan B. Faute de quoi, le site, lu par 500 000 visiteurs uniques chaque mois, sera condamné à la fermeture.

Dette d'environ 120 000$

Rue Frontenac, qui a aussi existé sous forme d'hebdomadaire papier tiré à 75 000 exemplaires, a une dette d'environ 120 000$. De plus, trois poursuites ont été déposées en cour contre Rue Frontenac. Ces poursuites émanent de l'école Dar Al Iman, de Burton Rice et Peter Rice, et de la société Gestion PR Maintenance. Toutes sont liées à des articles publiés par Rue Frontenac. «Ces causes ne sont pas encore rendues en Cour», explique M. Bousquet.

Près de 40 personnes travaillent pour Rue Frontenac. Depuis trois semaines, elles le font bénévolement: le versement des prestations syndicales a en effet pris fin après le règlement du conflit, au bout de 764 jours de lock-out. D'abord pensé comme un moyen de pression, Rue Frontenac espère encore se pérenniser, mais son succès d'estime ne suffit toutefois pas à garantir son avenir. «On arrive à la conclusion qu'un média indépendant au Québec, c'est plus possible. À l'exception du Devoir, il n'y en aura plus d'autres», regrette M. Bousquet.