De la première Barbie aux vidéoclips parfois très explicites présentés à MusiquePlus, les jeunes sont exposés dès un très jeune âge à un univers sexualisé où les stéréotypes (la «pitoune» en minijupe et le rappeur musclé) leur sont présentés comme modèles.

C'est le point de départ du dernier film de l'ONF réalisé par la documentariste Sophie Bissonnette, Être ou paraître? Les jeunes face aux stéréotypes sexuels. Il s'agit en fait d'un très court film d'à peine 30 minutes qui servira de point de départ à la discussion en milieu scolaire.

En écoutant les jeunes de l'école secondaire Paul-Gérin-Lajoie discuter des attitudes féminines et masculines pour les besoins du film, je me suis dit que les choses n'avaient pas vraiment changé depuis mon adolescence. Les filles qui fréquentent plusieurs gars sont encore jugées pour leurs «moeurs légères», tandis que les gars, eux, peuvent se vanter d'un tableau de chasse bien garni. Plus ça change...

Ce qui a changé, toutefois, c'est l'environnement dans lequel les jeunes baignent, grandissent, se définissent. Avec le recul, le clip de Madonna Justify My Love, censuré par MusiquePlus au début des années 90, me semble bien inoffensif quand on le compare aux vidéos de gangsta rap qui traitent les filles comme de vulgaires accessoires (c'est un euphémisme).

Quand on pense que ces images sont regardées par des jeunes de 11, 12 ou 13 ans en plein processus d'identification, il faut vraiment être de mauvaise foi pour nier leur influence néfaste.

Alors on fait quoi? On interdit la télé? On enferme les enfants sous une cloche de verre? Impossible.

La seule solution demeure la discussion. D'où l'importance d'un film comme celui de Mme Bissonnette, qui permet d'outiller les jeunes afin qu'ils soient en mesure d'analyser, de critiquer et de déconstruire les images avec lesquelles on les assomme.

La sortie du film Être ou paraître? lance la Semaine éducation médias (du 1er au 5 novembre) dans tout le Québec. J'en vois qui lèvent les yeux au ciel: une autre semaine de sensibilisation à quelque chose...

Pourtant, il y a du bon dans ce type d'exercice qui permet d'attirer l'attention sur un phénomène (la sexualisation, dans ce cas-ci) qu'on accepte souvent sans trop protester.

C'est une belle occasion de relancer le milieu scolaire et les parents quant au rôle qu'ils peuvent jouer auprès des enfants. C'est trop facile de renvoyer la faute aux médias et à la publicité et d'assister, impuissant, à cette contamination des cerveaux.

L'école et les parents peuvent faire une différence en montrant de quelle façon les photos sont retouchées dans les magazines (on le fait déjà un peu), en critiquant l'utilisation de stéréotypes dans les vidéoclips, bref, en expliquant l'envers du décor et le fonctionnement d'une industrie qui engrange des milliards chaque année.

On me répondra que le discours critique ne fera jamais le poids face à une machine monstrueuse qui ne s'embarrasse pas trop des effets néfastes de ses messages sur les jeunes cerveaux en devenir. C'est pour cette raison que des films comme ceux de Sophie Bissonnette sont nécessaires, question de nous rappeler qu'il ne faut pas baisser les bras, mais plutôt continuer à outiller les jeunes à exercer leur sens critique.

Le film sera présenté demain soir à 19 h, à l'auditorium de l'école Paul-Gérin-Lajoie ainsi que le 8 novembre, à 19 h, au Cinéma ONF.

Vrai... ou presque

Créé par le St. Petersburg Times, le site PolitiFact.com s'est donné pour mission d'examiner les affirmations des candidats aux élections législatives américaines afin de vérifier leur véracité. Lauréat d'un prix Pulitzer en 2009, le site en est arrivé à la conclusion que les déclarations faites depuis le début de la campagne électorale qui prend fin demain étaient «à peu près vraies». «Dans la majorité des affirmations vérifiées par PolitiFact, nous avons trouvé un germe de vérité, mais elle était exagérée, tordue ou encore déformée», peut-on lire sur le site.

Source: PolitiFact.com

Le Tea Party s'organise

Deux ans après l'élection de Barack Obama, il semble que Facebook et Twitter ne soient plus l'apanage de la gauche. Le site MediaShift s'est penché sur l'utilisation des médias sociaux par le Tea Party, et les résultats font mentir le journaliste Malcolm Gladwell, qui écrivait récemment que la révolution ne passerait pas par les gazouillis. Il appert au contraire que les médias sociaux auront été un formidable outil de recrutement pour organiser des assemblées de cuisine, des manifestations et des boycottages en ligne.

Source: MediaShift.com

L'effet Michelle Obama

Un professeur de la New York University a évalué «l'effet Michelle Obama» sur les ventes de vêtements aux États-Unis. Chaque fois que la première dame fait une apparition dans les médias vêtue d'une certaine robe, il y a un effet réel sur le web et dans les boutiques le lendemain. Un exemple: lorsque Michelle Obama a déclaré qu'elle s'habillait chez J. Crew, les actions de la société ont augmenté de façon spectaculaire. On peut consulter la petite démonstration du professeur Yermack sur le site du Harvard Business Review (hbr.org).