Naviguez-vous sur internet pendant que vous regardez la télévision? Avez-vous tendance à écouter la radio pendant que vous feuilletez un magazine? Si les dirigeants des médias pouvaient entrer dans nos chaumières pour en savoir plus sur nos habitudes et pour mesurer notre degré d'attention, ils le feraient sans hésiter. Comme c'est impossible, ils se rabattent sur des sondages, beaucoup moins précis, pour essayer de mieux décrypter nos comportements.

Le dernier exercice du genre, effectué par la firme Ipsos Descarie pour le Conseil des directeurs médias du Québec nous brosse un portrait d'un Québec moins techno qu'on aime se l'imaginer, mais néanmoins accro aux médias traditionnels. La statistique la plus stupéfiante dévoilée jeudi dernier lors d'une conférence organisée par Infopresse: les Québécois consacreraient 67 heures par semaine à «consommer» des médias, soit environ 9 heures par jour. Est-ce possible? Comme l'a mentionné Martin Céré, vice-président aux contenus chez sympatico.ca, invité avec d'autres à commenter les résultats de l'étude, «il n'est pas facile de mesurer le multitâche. On se retrouve parfois avec plus de 24 heures dans une journée.»

On peut tout de même s'entendre sur une chose: les Québécois consomment beaucoup de médias et leurs habitudes changent. Internet est en hausse et on trouve au moins un ordinateur chez les répondants au sondage. Comme l'observait le Centre francophone d'information des organisations (CEFRIO) au printemps dernier, le nombre de téléphones intelligents progresse aussi et cela se traduit par l'apparition d'une nouvelle génération de mobinautes, ces individus qui accèdent à internet sur leur iPhone ou leur Blackberry.

Sauf que cette portion de la population, plus jeune, est encore très faible, autour de 7 %. Et en attendant que ces jeunes accèdent à des revenus plus substantiels et puissent se payer aisément des forfaits téléphoniques, force est de constater que les choses n'ont pas tellement changé dans les salons. Comme le mentionnait The Economist dans un dossier paru en mai dernier, la bonne vieille télé demeure encore LE média rassembleur. Plus des deux tiers des répondants (71 %) affirment même regarder exclusivement la télé, sans être distrait par autre chose (magazine, journal, Twitter, etc.). Bref, on ne la regarde peut-être pas toujours en temps réel (grâce aux enregistreurs numériques), et peut-être sur une plate-forme différente (iPad ou ordi portable), mais on continue à la regarder et à pouvoir en parler avec les collègues autour de la machine à café.

Si la télé demeure LA référence, la radio tire aussi très bien son épingle du jeu. Son écoute n'a pas tellement faibli et les jeunes l'écoutent davantage pour, disent-ils, de son contenu intéressant. Sans surprise (car des dizaines d'études l'ont confirmé au cours des derniers mois) ce sont les médias imprimés qui subissent le plus fortement les contrecoups de tous ces bouleversements culturels. Le sondage Ipsos précise toutefois une donnée: si la lecture des journaux diminue chez les 45 ans et plus (raison invoquée: manque de temps), elle augmente chez les plus jeunes qui privilégient cependant les journaux gratuits. Sans surprise, on assiste également à une transition du papier vers l'écran (près de la moitié des lecteurs lit les journaux sur l'ordi), une réalité ce que tous les médias écrits connaissent et à laquelle ils s'adaptent graduellement.

Bref, l'image du nomade numérique branché à la fois sur la télé et l'ordinateur et qui communique en permanence par l'entremise des médias sociaux fait peut-être fantasmer les spécialistes du marketing, elle ne correspond pas encore tout à fait à la réalité.

Les Inrocks changent d'air

Le magazine français, bible incontestée des amateurs de musique, change de peau et devient un hebdomadaire généraliste. Le nouveau propriétaire (le magazine a changé de mains en 2009) souhaite le faire entrer «dans l'âge adulte». Outre la couverture culturelle, on y trouve donc des textes plus politiques, des reportages, des entrevues... Bref, Les Inrockuptibles viennent jouer dans la cour des grands comme L'Express, Le Point et Le Nouvel Observateur. Brasseront-ils la cage? On le souhaite.

Pour en savoir plus sur la nouvelle formule sortie en kiosque le 15 sdeptembre dernier en France: www.lesinrocks.com/nouvelinrock/

Démystifier les médias sociaux

Si les médias sociaux et leur utilisation vous intéressent, vous connaissez peut-être Michelle Blanc, spécialiste du web et consultante auprès de plusieurs entreprises. Dans ce livre écrit en collaboration avec Nadia Seraiocco, et qui sera lancé ce soir, elle reprend certains des billets publiés sur son blogue (www.michelleblanc.com) dans lesquels elle démystifie l'utilisation de différents outils comme Twitter et Facebook, pour ne nommer que ceux-là. Ceux qui fréquentent Michelle Blanc sur le web reconnaîtront son style franc, direct et parfois légèrement baveux. Les entreprises et les professionnels de la communication, eux, trouveront de judicieux conseils.

Les médias sociaux: le réseau mondial des beaux-frères et des belles-soeurs. Les Éditions Logiques 181 p.

Le nouveau Twitter

Depuis mardi dernier, certains abonnés du site de microblogging Twitter ont accès à une nouvelle formule qui devrait se répandre à travers la Twittosphère au cours des prochaines semaines. La nouvelle présentation permet de visionner photos, vidéos ainsi que d'obtenir davantage d'information sur les autres abonnés sans quitter la page d'accueil. Comme l'ont souligné plusieurs commentateurs, l'idée est de nous garder plus longtemps sur le site afin de pouvoir nous bombarder davantage de publicités. Personnellement, j'aime bien Twitter sous sa forme actuelle, c'est-à-dire, un fil de presse qui défile sans trop de distractions périphériques. Je vous reparle du nouveau Twitter lorsque je l'aurai essayé. Pour en savoir plus: twitter.com/newtwitter