Certains ont déjà célébré les funérailles de la presse quotidienne. Or, malgré des pertes de revenus publicitaires douloureuses, les journaux sont toujours là, remarquait récemment l'hebdomadaire The Economist dans un texte intitulé «La drôle de survie de l'imprimé».

La crise des médias aurait-elle révélé le côté résilient de la presse écrite?

Dans un rapport intitulé «Les nouvelles et internet» préparé pour l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), on apprend que les journaux ont bel et bien reçu un dur coup, mais que dans l'ensemble, il est difficile de généraliser car la situation est fort différente d'un pays à l'autre. Aux États-Unis, entre 2002 et 2008, 5% des titres ont disparu. C'est peu quand on compare avec la Belgique (- 25%) et la Slovaquie (-69%). Par contre, dans d'autres pays comme la Corée, la Turquie et l'Irlande, l'état de santé des journaux s'est nettement amélioré durant la même période. Quant au Canada, il figure au cinquième rang des pays industrialisés les plus touchés par cette crise.

 

Comme la situation n'est pas aussi catastrophique qu'on l'avait prédit, les observateurs parlent donc de rémission. Plusieurs facteurs expliquent ce sursis parmi lesquels les coupes qu'ont subies les salles de rédaction ainsi que la baisse inespérée du prix du papier.

L'auteur du rapport de l'OCDE remarque, comme d'autres avant lui, que les publications plus spécialisées auront plus de facilité à tirer leur épingle du jeu (pensons au Wall Street Journal qui a vu son lectorat augmenter). Autre observation: les journaux qui ont survécu à la crise ne sont plus les mêmes qu'il y a cinq ans. Ils sont moins volumineux et davantage à l'écoute de leurs lecteurs, selon The Economist (ce que confirme notre entretien de la semaine dernière avec Celia Mériguet, rédactrice en chef du site Le Monde.fr).

Ces journaux «post-crise» sont également confrontés à une très longue liste de défis qui sont énumérés dans le rapport de l'OCDE. Le plus important: conserver la qualité et ce, malgré les ressources réduites et les moyens de communication ultra-rapides. Ces derniers exercent une pression sur les journalistes et les salles de rédaction qui doivent travailler de plus en plus vite.

Enfin, sur une note plus optimiste, on souligne que cette crise a crée de nouvelles occasions pour les journaux: ainsi, grâce à l'internet, les journalistes ont un meilleur accès à l'information (pensons à ce qu'on appelle désormais le data journalism, ou journalisme d'enquête basé sur la recherche approfondie dans les banques de données; depuis cette année, l'Université Columbia, à New York, offre même aux étudiants une formation combinant journalisme et informatique.) La transition vers l'internet permet en outre aux journaux d'innover dans la façon de présenter leur information.

Reste à intéresser les jeunes à la lecture des journaux et à trouver le fameux modèle économique qui assurera la santé financière des journaux sur l'internet. Rien de moins.

 

Twitter et l'IranOn a tellement répété que la révolution iranienne avait eu lieu grâce à Twitter, entre autres, que c'est presque devenu un cliché. Or, il semble que c'est loin d'être le cas. Dans Foreign Policy, le journaliste Golnaz Esfandiari explique que la plupart des gens qui twittaient durant la révolution n'étaient même pas établis en Iran. «L'impact de Twitter en Iran est nul», a même confié le directeur d'un site internet iranien très populaire au Washington Post. En fait, c'est le bouche à oreille, et non Twitter, qui aurait eu le plus d'influence sur le cours des événements. À lire sur le site foreignpolicy.com

The Good Men Project

Oubliez les magazines masculins qui carburent à la testostérone comme FMH ou Maxim. C'est un magazine masculin genre que nous propose The Good Men Project, un magazine axé sur les bons hommes, les vrais, qui ont un sens de l'éthique, des valeurs, qui sont amoureux de leur blonde. Même le magazine féministe Ms a donné sa bénédiction, ce qui a vraiment piqué ma curiosité. À découvrir: goodmenproject.com

N.B.: C'était ma dernière chronique de la saison. Elle sera de retour à la rentrée. D'ici là, bon été! 

Un magazine sur les bons hommes, amoureux de leur blonde.