Trop à gauche? Trop à droite? Trop fédéraliste ou trop souverainiste? Lorsqu'on produit plusieurs bulletins d'informations par jour, tous les jours, comment s'assurer que l'information diffusée est équilibrée?

À la CBC comme à Radio-Canada, on passe le contenu au peigne fin pour s'assurer que les bulletins d'informations soient le plus neutres possible.

 

Du côté de la CBC, on se livre à ce type d'examen depuis 1977. Tout y passe. Non seulement analyse-t-on la couverture politique, mais on se penche aussi sur la représentation de la diversité sexuelle et culturelle dans les émissions d'information.

Le résultat de cet examen se trouve dans News Balance Report, dont une version intérimaire a été publiée mardi (le rapport final doit paraître à l'automne). Réalisé par la firme de recherche Erin, ce rapport a examiné la programmation nouvelles de CBC à la radio, à la télé et sur l'internet durant 10 semaines, soit du 26 octobre 2009 au 17 janvier 2010.

Résultat? En ce qui concerne la politique, on souligne que la couverture fédérale a été plutôt négative, ce qui n'est pas surprenant. Comment être positifs quand la couverture est dominée par trois sujets - l'Afghanistan, les changements climatiques et les jeux politiques sur la colline parlementaire - aussi chargés? Par contre, l'importance accordée par les bulletins de la CBC aux différents partis a été proportionnelle à l'espace qu'ils occupent à Ottawa. On peut donc parler d'équilibre.

La CBC ne se limite pas à analyser sa couverture politique. Elle s'est aussi penchée sur la représentation des femmes pour en arriver à la conclusion qu'elle tire bien son épingle du jeu avec une proportion de 59% d'animatrices. On peut parler d'une certaine féminisation de l'information. À ce sujet, Influence communications a publié début mai des données concernant la représentation des femmes comme sujet en information. On remarquait que 90% des gens les plus cités dans les médias sont des hommes, des chiffres que confirme News Balance Report. Le rapport de la CBC va dans le même sens et note que de 1977 à nos jours, la proportion de femmes comme «objet» d'un reportage est passée de 7% à 28%. Étant donné les avancées des femmes dans la société, on peut parler d'une bien lente progression.

Du côté francophone, la Société Radio-Canada se livre à un exercice différent et moins approfondi que celui de la CBC. On s'apprête en effet à publier un rapport préparé par le Centre d'études sur les médias de l'Université Laval qui analysera la couverture politique fédérale à l'automne 2009. La SRC se livre à cet exercice chaque année ainsi qu'à toutes les élections. En ce qui concerne la représentation de la diversité sexuelle et culturelle, elle procède plutôt par sondages auprès du public. TVA, à qui nous avons également posé la question, n'a pas répondu à notre demande d'information.

La question de l'équilibre est importante en information. Avec l'émergence des médias sociaux et des blogueurs commentateurs, il s'en trouve pour dire que l'équilibre et son corollaire, l'objectivité, sont des concepts dépassés. Mais dans un univers où les opinions sont parfois très tranchées, la recherche de l'équilibre dans la présentation des faits est plus importante que jamais. C'est ce qui donne de la crédibilité à une émission d'information.

On peut lire le rapport intérimaire de la CBC à l'adresse suivante:

https://www.cbc.ca/news/pdf/news-balance-interim-report-100 601.pdf

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Générique à 100 km/h

Depuis le début de la saison de Bons baisers de France, j'essaie de lire le générique de la fin pour voir qui travaille sur l'émission. En vain. Impossible de lire le nom des recherchistes ou de savoir qui assume la réalisation de l'émission. Les noms défilent à 100 km/h. En fait, la seule chose qu'on nous laisse le temps de lire, ce sont les noms des boutiques qui prêtent des vêtements à l'animatrice. Soudain, comme par magie, le générique s'immobilise quelques secondes. Que conclure? Que le nom du commanditaire est plus important que celui des artisans de l'émission? À quand un générique qui défile lentement? 

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Applications médias pour l'iPad

Si j'avais droit à une seule application iPad dans une île déserte, ce serait sans contredit PressReader, qui permet d'avoir accès à des dizaines et des dizaines de journaux et de magazines d'un peu partout à travers le monde. C'est également un des choix du quotidien britannique The Guardian qui dresse la liste des meilleures applications médias pour la nouvelle tablette d'Apple. On propose aussi Zinio (qui offre sensiblement la même chose avec une présentation visuelle plus agréable) ainsi que l'application Wired, qui a été téléchargée 24 000 fois dans les premières 24 premières heures suivant son lancement. Mais l'application qui a suscité le plus grand enthousiasme de The Guardian est iPlayer de la BBC. «C'est une raison en soi pour acheter l'iPad», écrit-on.

La liste complète: https://www.guardian.co.uk/media/ 2010/may/ 31/best-ipad-media-apps

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Et le gagnant est...

L'Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), qui compte 130 membres, a remis ses prix jeudi soir dernier. Parmi les gagnants : Dominique Forget, pour son article «Taïga Blues» (https://carriere. jobboom.com/marche-travail/regions/cote-nord/2009/02/10/8340826.html), publié dans les pages du magazine gratuit Jobboom ; Jean-Benoit Nadeau, pour «L'hiver, 6 manières» (https://www.lactualite.com/societe/lhiver-6-manieres), publié dans L'Actualité et Noémi Mercier, pour sa chronique «Pourquoi on... danse», livrée sur les ondes de la Première chaîne de Radio-Canada. À noter que c'est un blogueur, Pascal Léveillé (alias Renart Léveillé), qui s'est mérité le prix de la meilleure illustration éditoriale pour un dessin intitulé «Gérald Tremblay, compteur d'eau».