Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison est un vrai Arto Paasilinna.

Vrai dans le sens où l'auteur finlandais reprend, avec sa plume délicieusement humoristique, quelques ingrédients déjà bien présents dans son oeuvre. Au fil de rencontres avec une brochette improbable de personnages, un homme vient à se remettre en question et, petit à petit, à s'éloigner de sa mission première. Le tout dans un cadre lapon si cher à Paasilinna, lui-même originaire de cette région. L'homme en question est l'inspecteur principal Jalmari Jyllänketo, envoyé dans une suspecte exploitation agricole spécialisée dans la culture biologique d'herbes aromatiques et de champignons. Les doutes de la Sécurité nationale s'avèrent fondés et l'inspecteur découvre rapidement que l'exploitation est un «camp de concentration» où la main-d'oeuvre, composée de crapules en tout genre, y est enrôlée de force. C'est à ce moment que la douce folie de Paasilinna opère. Jyllänketo, qui se fait passer pour un contrôleur en agriculture, participe aux activités illicites, allant jusqu'à kidnapper une cinquantaine de Hells. Il est alors tiraillé entre son devoir de représentant de la loi et sa satisfaction de constater la transformation positive de certains criminels après de lourds travaux au camp. Une bonne réflexion mêlée dans un cadre typiquement paasilinnien.

Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison. Editions Denoël et d'ailleurs, 343 pages