Le 20e roman de Michael Connelly est un peu comme un cadeau destiné à ceux qui l'ont aimé, beaucoup, à travers Le poète. Parce que dans L'épouvantail, ils vont retrouver le journaliste Jack McEvoy et l'agente du FBI Rachel Welling.

Les années ont passé. Ils ne se sont plus revus. Mais Jack va avoir besoin d'elle. Il vient d'être viré du L.A. Times. Le journal, victime de la crise, mise de plus en plus sur sa plateforme électronique. Et, à plus de 40 ans, Jack n'est plus dans le coup. Victime des coupes de personnel, il devra faire ses boîtes dans 15 jours.

Il décide alors que son départ se fera avec éclat: il va écrire un article dont tout le monde se souviendra, à propos de ce petit dealer de 16 ans accusé d'un meurtre atroce et qui crie son innocence. Jack le croit, fouille, découvre que le véritable coupable a déjà sévi. Et de se lancer sur les traces de cet autre tueur en série.

Ici s'installe un air de déjà-vu, celui du Poète, mais interprété avec des ficelles plus grosses. Sauf que Michael Connelly est un interprète d'expérience et de talent: on ne s'ennuie pas une seconde à cette lecture qui est de celles à nous faire passer une nuit blanche. Et puis, les temps (modernes) aidant, il permet au lecteur une visite fascinante (et très réaliste) des coulisses des salles de presse d'aujourd'hui, avec toutes les tensions que provoque l'incertitude quant à l'avenir des journaux tels qu'on les connaît. Suivez le guide!

 

L'ÉPOUVANTAIL

MICHAEL CONNELLY

SEUIL POLICIER,

493 PAGES

***