L'auteure des Filles de Caleb nous livre cette fois un roman qui emmêle la fiction à l'exercice autobiographique. La petite Charlotte, 5 ans, observe de derrière sa fenêtre un monde qui s'ouvre à elle dans toute sa beauté et son horreur. Les apprentissages se succèdent, celui de la vague houleuse de ces émotions qui nous échappent, mais aussi l'apprentissage de l'injustice, de la méchanceté et de la mort. L'action s'échelonne sur une année complète, les chagrins et découvertes de l'enfant s'inscrivant dans l'éclat vif de l'été, le rouge feu de l'automne, le silence assourdi de l'hiver et l'hypocrisie du printemps.

Avec le talent qu'on lui connaît pour recréer un univers tangible, avec ses sons, ses odeurs, son décor bien planté et sa galerie de personnages, Arlette Cousture choisit de nous présenter cette fois un livre intimiste, un peu court, mais dont la simplicité reste bordée de tendresse. L'auteure s'amuse avec le langage et la vision naïve de sa petite narratrice, faisant resurgir les réflexes, pensées et vocabulaires d'autrefois. Un choix qui fera sans doute le plus grand plaisir aux nostalgiques et aux curieux d'une époque ensevelie sous des progrès discutables.

 

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Depuis la fenêtre de mes cinq ans

Arlette Cousture, Éditions Libre Expression, 200 pages, 22,95$