Pour son premier roman, Lili blues, Florence K a choisi de mettre en scène un triangle amoureux. Passionnée de psychologie, elle voulait explorer les émotions et les raisons qui poussent une personne à commettre l'adultère.

«C'est quelque chose qui m'obsédait dans les relations amoureuses, confie Florence K. La notion d'adultère est présente partout, dans les films, dans les téléromans, dans notre entourage, etc. C'est très facile de catégoriser quelqu'un comme un salaud parce qu'il commet l'adultère. Mais c'est beaucoup plus complexe que ça. Qu'est-ce qui se cache derrière l'adultère? Il y a des milliers de raisons.»

Lili blues raconte l'histoire de Samir, un homme tiraillé entre sa femme, Vanessa, et sa maîtresse, Lili. Aucun des trois n'a hérité de l'étiquette de «salaud», de «bitch» ou de «pauvre fille»; au contraire, le récit est ficelé de manière que le lecteur ait de l'empathie pour chacun d'entre eux. 

«Ce sont des situations super difficiles, surtout lorsqu'il y a des enfants dans l'équation, mais ce phénomène est extrêmement intéressant à explorer.»

Après Buena vida, où elle raconte sa grave dépression, la femme de 34 ans a choisi la fiction pour son deuxième livre: «L'aspect fiction est dans la trame narrative et les personnages. Mais les émotions qu'ils vivent, c'est clairement quelque chose que je connais. Jusqu'à pas si longtemps, ma vie amoureuse était une catastrophe», dit Florence K, qui vit pour la première fois, et ce, depuis un an, «une belle relation saine et équilibrée».

Passionnée de psychologie

Florence K vient de terminer un certificat en psychologie et entreprendra prochainement une maîtrise dans ce domaine. Un fait qui n'étonnera pas le lecteur de Lili blues: «C'est vrai que mes cours m'inspiraient beaucoup! Les trois personnages traînent tous le bagage de leurs parents, et ça, c'est parce que j'étudiais le cycle générationnel en psychologie. Je trouvais ça tellement intéressant que j'ai décidé de l'explorer dans mon roman», dit-elle.

À travers son personnage de Vanessa, elle traite aussi de la dépendance, sujet qui la passionne. Son mémoire de maîtrise pourrait d'ailleurs porter sur l'abus de substance chez les artistes de la scène. «Je n'ai pas eu de problèmes de dépendance à la drogue. Je n'en consommais pas. Mais d'après moi, si j'en avais consommé de temps à autre, j'aurais pu facilement devenir accro. J'ai vraiment une personnalité addictive et ce sujet me fascine», dit celle qui confie tout de même avoir souffert de troubles addictifs, à l'amour et au yoga, notamment.

Parmi les autres aspects de sa vie que nous retrouvons dans Lili blues, il y a la dépression. «C'est un livre qui traite des fils que tisse la santé mentale. Même si nous ne sommes pas avec des personnages qui sont en grave état de dépression, c'est vrai que c'est l'un des sujets importants du livre», dit l'auteure, qui a déjà entamé l'écriture d'un recueil de nouvelles à propos d'artistes en quête de gloire.

«Le jour où j'arriverai à raconter l'histoire d'un gardien de chèvres de 65 ans au Népal, c'est que je maîtriserai l'art de la fiction... ce qui n'est pas encore mon cas! Alors, oui, il y a de moi dans les émotions que vivent les personnages de mes histoires», conclut en riant Florence K.

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Lili blues. Florence K. Éditions Libre Expression. 217 pages.

Image fournie par les Éditions Libre Expression

Lili blues