Sa grand-mère étant au plus mal, Giacomo, un traducteur à la mi-trentaine installé à Marseille, rentre en Sardaigne, l'île qui l'a vu naître. Il y retrouve sa mère envahissante, son père peu doué pour la parole, son meilleur ami d'enfance avec qui il a joué dans la pire équipe de football de l'histoire, la belle épicière du village dont il était autrefois amoureux. Surtout, il retrouve le Capitaine, vieil homme qui, derrière son côté mystérieux, cache une âme beaucoup moins noire que celle d'Achab, personnage vengeur du roman Moby Dick dont Giacomo est en train de traduire une version inédite.

Dans une atmosphère joyeuse, légère, ensoleillée, le lecteur est témoin des relations, toutes différentes les unes des autres, que Giacomo entretient avec chacun des personnages. Mais aussi de sa relation amour/haine avec l'île qu'il nous fait découvrir, et ce, avec maints détails culturels, culinaires et géographiques.

La relation entre Giacomo et ses racines nous rappelle celle de Ricardo Trogi avec son entourage dans le film 1991, dont nous avons récemment parlé. Si Giacomo est bien entouré, il est néanmoins un homme seul. À la suite d'un drame familial, il cherche sa voie. Pas d'une façon désespérée, mais avec au coeur l'espoir que tout va s'arranger. Nous le suivrons jusqu'au bout, emporté par l'écriture fluide et pleine d'esprit de l'auteur.

EXTRAIT

«Face à moi, enfermé dans sa boîte pleine de journaux, se tenait le pire défenseur central de l'histoire du calcio [football]. Fabrizio semblait avoir soixante ans. Les muscles de son visage ne retenaient plus la peau. Tous se relâchaient comme s'ils avaient décidé, un beau matin, d'arrêter de remplir leur fonction. La mort, c'est toujours vers le bas.»

La maison à droite de celle de ma grand-mère

Michaël Uras

Préludes

318 pages

*** 1/2