Chloé est une voyante réputée, conseillère de gens puissants: le chef de l'OTAN ne choisit pas une cible sans la consulter. La voix qu'elle entend depuis ses 12 ans n'est nulle autre que celle d'Albert Einstein.

Le réputé physicien la bombarde d'informations, voulant faire le bien, éviter les guerres, exposer ses théories. Mais un jour, alors qu'elle est en tournée de promotion pour son nouveau livre, elle «perd» Albert.

Le savant, qui a déjà déclaré que l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre si les abeilles disparaissaient, a élu domicile dans le cerveau d'un jeune homme paumé, atterré par la mort mystérieuse de ses abeilles.

C'est qu'Albert a ses caprices: il ne supporte pas d'être ignoré, il est colérique, susceptible et aigri. Tentant de reconquérir l'esprit, Chloé se lie d'amitié avec le jeune Belge, Zac.

Le Prix Goncourt de 1994 Didier van Cauwelaert maîtrise bien l'art des dialogues et du rythme: son roman se lit d'un trait. Il est à la fois drôle et touchant, tout en évoquant des préoccupations environnementales réelles.

Dommage que les personnages restent un peu en surface. L'auteur a lui-même réalisé un film tiré de son livre, qui sortira en septembre.

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J'ai perdu Albert. Didier van Cauwelaert. Éditions Albin Michel. 213 pages.