Après 20 ans d'absence, Constance, une musicienne, revient à Montréal au chevet de sa mère à l'agonie. On attend d'elle qu'elle signe des papiers pour mettre fin aux soins, ce qu'elle pensait faire rapidement avant de repartir, mais la voilà qui s'attarde, qui étire ce temps suspendu, qui replonge dans ses souvenirs douloureux tout en observant les moindres détails qui l'entourent.

Constance, qui a toujours fui - ce qui souligne le paradoxe de son prénom - s'arrête enfin pour écouter et se comprendre, renouer avec ce frère qui a toujours pardonné.

Elle scrute les points de permanence dans toute vie, et rattache les fils de son récit personnel décousu, qui se dévoile pudiquement au lecteur à la toute fin.

Ce premier roman de Catherine Lavarenne, d'une écriture sensible, est à l'image de son anti-héroïne absente, possède les mêmes qualités et les mêmes défauts, soit un sens aigu de l'observation, mais aussi une tendance à l'évitement, c'est-à-dire l'impression que l'auteure contourne longuement un sujet puissant, comme pour se protéger, craintive de l'aborder de front.

Un secret tendrement enrobé qui demeure mystérieux.

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Quelques lieux de Constance. Catherine Lavarenne. Héliotrope. 163 pages.