À travers les yeux d'un adolescent assoiffé de connaissances et tourmenté par les questions morales, Elnathan John offre une incursion dans la réalité nigériane. Dantala («né un mardi», en haoussa), alias Ahmad, a été envoyé dans une école coranique loin de chez lui.

Après quelques années d'études, il traîne dans les rues avec d'autres garçons, attiré par l'argent facile de la corruption. Lorsqu'il voit son ami mourir dans des violences liées aux élections, il retourne chez lui.

Mais son père est mort et sa mère est frappée par un grave traumatisme. Un imam le prend sous son aile. Comme ailleurs au Nigeria, leur région est secouée par les dissensions religieuses et l'extrémisme.

Né un mardi est le premier roman de l'auteur nigérian Elnathan John. La naïveté et la sincérité du jeune narrateur, qui grandit au fil des pages, sont bien rendues.

Il ne s'attarde pas à décrire, pour les lecteurs étrangers, la réalité du pays. Il la montre: la corruption, la violence, les déchirements dans les familles, les amitiés, la pauvreté.

Mais aussi la vie quotidienne, avec ses expressions, dont on devine le sens, et ses gestes simples. Loin du misérabilisme et des clichés.

* * * 1/2

Né un mardi. Elnathan John. Éditions Métailié, 258 pages.