Une jeune femme solitaire et taciturne qui cherche son père : on retrouve dans ce nouveau roman le Olivier Adam intimiste de ses débuts, mais à qui il manque la touche sociale qui a fait sa force au cours des dernières années.

Malheureusement, on peine à s'intéresser à ce personnage désincarné, dont la tristesse nous laisse de glace, même si l'auteur ne cesse de répéter à quel point son père lui a manqué. Ce père, un chanteur rock mythique dont le personnage serait inspiré de Nino Ferrer, est un être flamboyant, brillant et égocentrique, qui s'est suicidé sans laisser d'explication. L'auteur en fait une espèce de caricature de la rock star, pas plus incarné que le personnage de sa fille, qui sur la foi d'une photo croquée par des amis à Lisbonne se convainc que son père n'est pas mort.

L'écriture d'Olivier Adam est toujours aussi poétique, mais ce roman lancinant, dont la quête est menée mollement, est une telle accumulation de clichés qu'on n'en profite même pas vraiment.

Bref, on suggère aux fans d'Olivier Adam - nous en sommes - de passer leur tour en attendant son prochain livre, et à ceux qui veulent le découvrir de revenir à ses oeuvres précédentes, que ce soit Les lisières, Des vents contraires ou Le coeur régulier.

**1/2

Chanson de la ville silencieuse

Olivier Adam

Flammarion

220 pages