L'étang, premier roman de la Britannique Claire-Louise Bennett, est difficile à catégoriser. Une série de 20 courts chapitres sans lien entre eux, si ce n'est la narratrice.

La femme vit à la campagne. Seule. En contemplation de la nature autour d'elle et de sa maison. Ses tâches quotidiennes comme les objets sur lesquels elle pose les yeux peuvent donner cours à des réflexions détaillées: la disposition des saladiers, une tache de confiture sur les draps, l'étang tout près de son cottage loué ou les boutons de réglage brisés de sa cuisinière.

Sur le ton de la confidence, elle s'adresse directement au lecteur avec légèreté et humour, même si on devine des sentiments sous-jacents. On ignore à peu près tout d'elle, sinon qu'elle a abandonné des études supérieures et a eu des histoires plutôt malheureuses avec des hommes. Elle semble se réfugier dans cette suite de petits riens de façon obsessive pour échapper à une certaine réalité.

L'auteure a su communiquer toutes les pensées se bousculant dans la tête de la narratrice avec une langue précise et vivante. On sort de ce livre avec une impression de lenteur, en regardant les objets autour un peu différemment.

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L'étang

Claire-Louise Bennett

Éditions de l'Olivier

217 pages