Comme dans une recette de cette alchimie chère à son personnage, l'auteur ottavien Mark Frutkin transforme les mots en un récit singulier, mêlant des ingrédients de magie, de superstitions et d'amour pour créer une histoire tout en subtilités.

À Crémone, en 1758, un avocat du diable enquête sur la candidature à la sainteté d'un prêtre qui y a vécu 76 ans plus tôt, Don Fabrizio Cambiati. Le jésuite en a vu d'autres: dans maintes villes, il a entendu des rumeurs semblables - guérisons miraculeuses, pouvoir de flotter au-dessus du sol et de ramener à la vie des plantes, des animaux, peut-être même des humains -, fondées sur l'imagination ou les mensonges.

Au cours de ses recherches, il rencontre la fille adolescente du duc et développe une véritable fascination pour elle, comme le prêtre en a éprouvé une pour son arrière-grand-mère bien des années auparavant.

Alternant entre les deux époques, Le saint patron des merveilles joue sur les doutes et les croyances. Une troupe de la commedia dell'arte sur la grand-place de Crémone fait miroir à l'histoire, à l'envoûtement de l'amour, interdit ou inaccessible, et d'un violon enchanté. Un roman bien écrit, parfois désorientant, mais qui reste intéressant.

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Le saint patron des merveilles. Mark Frutkin. Alto. 391 pages.