C'est l'un des premiers titres de la nouvelle saison littéraire, un roman surprenant, inédit, qui se démarque par sa singularité.

Ninon, 17 ans, a grandi avec les histoires que lui raconte sa mère sur ses aïeules atteintes d'une maladie qui ne touche que les filles aînées de la lignée depuis cinq siècles. Les symptômes se manifestent différemment chez chacune d'entre elles, s'adaptant même aux époques.

Lorsque le mal frappe subitement, sous la forme d'une inexplicable hypersensibilité sur la peau de ses bras, Ninon est déterminée à se battre. S'entame alors une série d'examens médicaux, d'analyses, de visites chez toute une kyrielle de spécialistes qui croient chacun détenir la clé de sa guérison.

Diagnostics et médicaments s'enchaînent à travers une savante incursion au sein de la psyché du malade et des limites de la médecine. Ninon, jeune adulte de son temps, résolument indépendante, se consacre avec toute son énergie à sa nouvelle carrière de malade pendant que l'on rôde dans les méandres d'une curieuse satire médicale.

Récit de l'émancipation de soi, cette «folle ronde des médecins» n'est ni dramatique ni larmoyante. Mais elle est bien un combat kafkaïen contre le déterminisme, les atavismes et les legs familiaux indésirables.

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Sciences de la vie. Joy Sorman. Seuil. 272 pages.