Le journaliste algérien Kamel Daoud, auteur de Meursault, contre-enquête (prix Goncourt du premier roman en 2015), signe avec Zabor un deuxième roman mélancolique, souvent prolixe, mais néanmoins envoûtant. Zabor, jeune homme solitaire, mais surdoué, consacre sa vie à l'écriture pour surmonter la rareté des livres dans le village où il partage un toit avec son grand-père et sa tante célibataire.

Loin de son père qui l'a éloigné pour fonder une nouvelle famille, il découvre que sa plume a le pouvoir de repousser l'inévitable chez les mourants qui deviennent des personnages de ses histoires.

Lorsque celui-ci, agonisant, le réclame à son chevet, Zabor a trois jours pour se résoudre à le sauver. Blessé par ce père qui l'a abandonné et moqué toute sa vie, il ressasse son passé et s'interroge sur le sens de l'existence - «s'il n'y avait pas de raisons ni d'ordre dans la mort, pourquoi devrions-nous en chercher dans la vie?», écrit-il.

Cette réflexion fort intéressante sur l'écriture, l'identité, la foi et la mort devient malheureusement redondante par moments au fil d'un récit qui a tendance à s'étaler, voire se répéter, mais qui a de profondes pensées à offrir.

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Zabor ou les psaumes. Kamel Daoud. Actes Sud. 336 pages.