On lit les romans de Fred Vargas autant pour les enquêtes originales qu'elle concocte que pour le plaisir de pénétrer dans l'esprit brumeux du commissaire Adamsberg.

Quand sort la recluse est l'un des bons crus de l'auteure française, mêlant une improbable série de meurtres de vieillards au venin d'araignée, d'«extraction dentaire» psychanalytique et d'histoires anciennes d'intimidation et de viols.

Fred Vargas signe un polar érudit et élégant, finement écrit, qui peut faire autant des liens sémantiques entre le monde des insectes et celui des humains que des références au Moyen-Âge tout en développant une intrigue touffue.

Mélangeant déduction, instinct et réflexion, Adamsberg mène l'enquête en louvoyant, s'enfonce dans des culs-de-sac puis revient, son obsession pour la recluse - sorte d'araignée non agressive, qui vit cachée, et dont la morsure crée une nécrose - se transmettant au lecteur jusqu'au dénouement.

C'est tiré par les cheveux, il y a un peu trop de hasards judicieusement placés et on voit (un peu) venir la fin, mais l'ambiance est mystérieuse, les très nombreux dialogues sont savoureux et souvent très drôles, on ne s'y ennuie pas et, en prime, on apprend plein de choses.

De l'ouvrage plus que bien fait, une lecture parfaite pour une semaine au chalet. Mais attention aux araignées! 

* * * 1/2

Quand sort la recluse. Fred Vargas. Flammarion. 478 pages.