La quête de la mère est au coeur de cet étrange objet, qualifié de métafiction historiographique par son auteure. Mais on ne parle pas de n'importe quelle mère: il s'agit ici de Martha Canary, alias Calamity Jane, mythe western par excellence, qui a abandonné sa fille Miette alors qu'elle était bébé.

Lorsque son père adoptif meurt, il lui demande d'aller retrouver sa mère, image mouvante vers laquelle elle se dirige sur sa jument. Miette fera plusieurs rencontres, et c'est là qu'entre en jeu la métafiction - ces chapitres sont tirés de récits laissés par des personnes que Martha Canary a croisées.

Le tout est prétexte à faire un portrait alternatif et féministe de la vie dans les Badlands américaines, doublé d'un récit d'apprentissage particulièrement éprouvant, et démonte habilement la manière dont on construit les mythes.

L'intention est noble, mais peut-être un peu trop vaste, et le résultat est un livre très dense dans lequel il est difficile de s'installer confortablement, malgré un sujet intéressant et une réelle volonté de brasser la cage du western.

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Il était une fois Calamity Jane. Traduction de Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Boréal. 270 pages.

Bio de Natalee Caple

Natalee Caple est née à Montréal et enseigne aujourd'hui à l'Université Brock, à St. Catharines en Ontario. Il était une fois Calamity Jane est son troisième roman.