Il fallait de l'audace pour publier un premier roman à la forme si inusitée. Et encore plus pour le traduire en français sept ans après sa parution originale, sous la plume magnifique de l'écrivain Claro.

Dans ce court texte poignant, Jason Hrivnak se met dans la peau d'un étrange personnage, profondément ébranlé par le suicide d'une amie d'enfance qu'il avait perdue de vue.

«Je n'avais pas compris que même les liens les plus négligés peuvent perdurer au fil des ans comme quelque chose de latent dans le sang», dit-il.

Le drame le replonge dans le souvenir des jeux qu'ils inventaient il y a plus de 20 ans. C'est ainsi qu'après une longue introduction où il expose son trouble, suivent trois sections meublées d'une série d'épreuves inspirées de leurs jeux d'enfants. Et qu'il faut «administrer» à toute personne aux pensées suicidaires.

Malgré l'ingéniosité de l'initiative, on finit par se lasser de pareilles mises en situation: «Vous suivez une formation d'astronaute.» «Vous êtes échouée sur une île tropicale.» «Vous avez 94 ans.»

Qu'en déduire? Peut-être que seul importe le mot de la fin: «Discutez.»

* * * 1/2

La maison des épreuves. Traduction de Claro. Éditions de l'Ogre. 144 pages.

Bio de Jason Hrivnak

L'auteur Jason Hrivnak est né et vit à Toronto, où il travaille dans le milieu de l'édition. La maison des épreuves est son seul titre à ce jour.