Valerio et Olivia passent leur enfance dans une vaste villa à Bologne. Il est le fils du jardinier et d'une domestique. Elle est la petite fille d'une grande famille en déclin de l'industrie du bâtiment.

Ce clivage de classe ne les sépare pas. C'est plutôt la rupture des parents de Valerio qui l'amènera à Rome avec sa mère.

Olivia et Valerio continueront à se revoir et éprouveront ensemble leurs premiers vrais frissons. Les hasards de la vie les sépareront et les réuniront à plusieurs reprises. Au fil des ans, leurs choix respectifs renverseront leur statut social.

En plus du tour de force de placer Vittorio comme narrateur sensible, lucide et bien masculin, l'auteure dresse un portrait tendre et désenchanté des années Berlusconi qui ont favorisé l'éclosion de la corruption, sans pour autant que les Italiens renient leur âme.

Ce roman s'inscrit dans la belle tradition des comédies de moeurs cruelles et décadentes qui ont fait la grandeur de cinéastes tels Ettore Scola et Luigi Comencini ou d'écrivains comme Alberto Moravia et, plus récemment, Elena Ferrante.

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Le pays que j'aime. Caterina Bonvicini. Gallimard. 311 pages.