Dans Les clefs du silence, cinquième volet des enquêtes du sergent-détective André Surprenant, Jean Lemieux se livre à un exercice de haute voltige avec une intrigue très complexe qui comprend trois volets: le meurtre sauvage d'un médecin affilié au CHUM, retrouvé poignardé et scalpé, avec sur la scène des blocs de bois formant le sigle du FLQ, l'évocation de la Crise d'octobre et, enfin, les problèmes familiaux et de couple (un peu envahissants) du policier qui n'est pas au bout de ses surprises.

Malgré le grand nombre de personnages et les multiples rebondissements auxquels est exposé le lecteur (les mystères entourant la construction du CHUM, avec leur lot de magouilles et de corruption, les méandres glauques des activités terroristes du passé et leur incidence possible aujourd'hui, etc.), Lemieux maîtrise parfaitement son récit dont l'intérêt ne faiblit jamais.

Seul bémol: après la (re)découverte d'un père dans le polar précédent et celle d'un autre membre de sa famille dans ce dernier, l'auteur prend le risque bien réel de créer des problèmes de vraisemblance tout en encombrant un scénario déjà passablement étoffé.

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Les clefs du silence. Jean Lemieux. Québec Amérique. 364 pages.