La deuxième enquête du footballeur Scott Manson est plus réussie que la première, qui promettait déjà un certain renouveau chez l'auteur de La trilogie berlinoise et ses nombreuses suites.

L'action se passe à Athènes en 2014 quand sévit la grave crise économique et politique. Manson, entraîneur du London City, visite la capitale en vue de la préparation d'un match de la Ligue des champions contre l'Olympiakos. Sur la recommandation de l'un de ses joueurs vedettes, un Russe, il rencontre une splendide escorte. À son retour pour le match, ce même joueur meurt subitement sur le terrain après avoir marqué, tandis qu'une escorte est trouvée noyée dans le port du Pirée. 

La dernière fois qu'elle a été vue, c'est dans la chambre de l'attaquant de London City. Les autorités interdisent à toute l'équipe de quitter le pays tant que la lumière n'aura pas été faite sur la mort de la femme, mais les médecins, les magistrats et la police font grève. Manson choisit de prendre les choses en mains.

La force de cet épisode réside dans sa mise en situation méticuleuse. La mort survient passée la centième page. Entre-temps, le lecteur aura droit à la description des dédales corrompus du monde du football, jouet d'oligarques et de financiers cyniques. Les méthodes d'enquête de l'entraîneur-détective font ressortir le talent de Kerr à tricoter non sans humour des intrigues d'une palpitante complexité.

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La main de Dieu. Philip Kerr. Éditions du masque. 445 pages.