Le grand jeu est un roman de la verticalité. Un livre qui élève en nous amenant avec lui dans une quête existentielle et philosophique.

Il s'agit d'une réflexion au sujet de la possibilité de vivre sans promesse ni menace. Une femme s'isole sur une paroi montagneuse, loin de tout, mais dans un habitacle technologique permettant l'autosuffisance.

La première partie du livre décrit avec précision ce quotidien choisi par une femme qui se demande « comment vivre ». Cette section technique, un brin ennuyeuse, nous dit simplement l'impossibilité de vivre seul. Mais cette femme ne l'est pas... et le roman prend son envol. Avec cette « menace » qui deviendra, peut-être, une sorte de promesse. Une ermite se cache tout près. Dans un jeu du chat et de la souris, leur éventuelle rencontre transformera l'une et l'autre. Un échange de pouvoir(s), un jeu qui en vaut la chandelle. Grand ou petit, l'important, c'est de prendre le risque.

L'écriture finement ciselée de Céline Minard est émaillée de questionnements philosophiques, toujours pertinents, jamais abscons. D'une intelligence de tous les instants. Avec raison, ce roman brillant était sur la courte liste du Prix Médicis décerné à Laëtitia ou la fin des hommes d'Ivan Jablonka. 

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Le grand jeu

Céline Minard

Rivages

190 pages