L'auteur de L'attentat n'a pas coutume de faire patienter ses lecteurs bien longtemps depuis quelques années, et voilà déjà un nouveau titre en librairie, un an après La dernière nuit du Raïs.

Ses écrits nous entraînent cette fois-ci au pays de Castro, de sa musique, de ses rêves, à travers le personnage vieillissant de Don Fuego, chanteur de cabaret dont les années de gloire deviennent du jour au lendemain histoire du passé.

La privatisation du Buena Vista Café le condamne à passer ses nuits à errer, miné par le sentiment d'avoir tout perdu. C'est durant l'une de ces déambulations nocturnes qu'il rencontre une jeune femme mystérieuse dont il s'éprend éperdument.

L'arrivée de Mayensi dans sa vie déclenche une série d'événements et Don Fuego perd la tête pour cette beauté éblouissante qui a le tiers de son âge. Sous cette prémisse sans grande originalité, Yasmina Khadra peint un portrait superficiel de Cuba dans une écriture truffée de clichés qui tend à sombrer dans la mièvrerie.

Un protagoniste peu attachant, qui demeure narcissique jusqu'à la toute dernière ligne, et des dialogues dénués de profondeur ne parviennent malheureusement pas, par ailleurs, à reconquérir le lecteur.

* * 1/2

Dieu n'habite pas La Havane. Yasmina Khadra. Julliard, 192 pages.