L'aggloméré de matières plastiques qui flotte quelque part dans un océan, c'est un peu la fin du monde. Mais c'est peut-être aussi le début d'une prise de conscience. Écrire, c'est un peu la même chose: le début et la fin de l'amour-haine, de la présence-absence, de la vie-mort.

Le roman de David Turgeon met donc le pied sur le continent «écriture», le fait d'écrire et ses conséquences. Il raconte la vie d'un jeune homme qui entre au service d'un grand romancier. Il tombe amoureux, perd une amie, gagne un beau-fils.

Presque tous dans ce roman écrivent, témoins d'un monde qui se plastifie. Et l'écriture permet d'agglomérer toutes ces particules dans un roman de fort bonne tenue, quoique peut-être pas aussi original que d'autres au Quartanier.

Le continent de plastique contient des néologismes de bon aloi et porte un regard parfois attendri, parfois ironique sur la vie qui nous échappe.

Peut-être que l'avenir sera celui d'écrivains dérivant sur un continent de plastique qui lanceront des bouteilles à la mer pour continuer d'éclairer nos jours désabusés et nos nuits sans espoir. À moins qu'une révolution... 

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Le continent de plastique. David Turgeon. Le Quartanier. 308 pages.