Récemment, le Christian Science Monitor racontait que les Allemands ne savent pas s'ils doivent conserver ou détruire les ruines du Zeppelin Field, lieu des grands rassemblements du Parti national-socialiste d'Hitler à Nuremberg.

Seize ans après sa publication originale en anglais, l'ouvrage de Gitta Sereny est donc toujours d'actualité. La journaliste, morte en 2012, se penchait sur l'impact qu'a eu sur les générations allemandes d'après-guerre les crimes nazis.

Entre culpabilité, étonnement, colère ou déni, l'Allemagne en arrache toujours avec ce très lourd passé, dit-elle. Ses enquêtes auprès des jeunes Allemands nés 30 ou 40 ans après la guerre ainsi que ses dénonciations d'ouvrages et de documentaires prenant des écarts sur certaines réalités sont particulièrement intéressantes.

Pour appuyer sa recherche, Sereny va à la rencontre de quelques têtes dirigeantes du nazisme dont Albert Speer, Leni Riefenstahl et Franz Stangl, commandant des camps d'extermination de Sobibor et Treblinka.

À ce chapitre, l'auteure ne fait aucune concession quant à l'horreur perpétrée. Et même si elle se perd parfois dans une foule de détails, l'ensemble demeure extrêmement troublant.

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Dans l'ombre du Reich. Gitta Sereny. Plein Jour, 521 pages.