Dans ce roman paru à l'origine en 2004 et tout récemment traduit en français, l'auteur d'Une terre d'ombre nous transporte à nouveau au coeur de son Amérique, dans ces contrées encore profondément religieuses, où les rivalités entre les natifs des Appalaches et les citadins remontent à la guerre de Sécession.

Lorsqu'une jeune fille se noie dans la Tamassee, l'installation d'un barrage temporaire apparaît comme le seul moyen pour ses parents de sortir son corps de la rivière. Mais le cours d'eau sauvage est protégé par une loi fédérale interdisant toute action humaine qui pourrait en modifier l'état naturel.

S'amorce alors un bras de fer avec les écologistes qui attire des médias de tout l'État. Parmi eux, Maggie Glenn, une jeune photographe qui a quitté son coin de pays depuis plusieurs années après une tragédie familiale.

Devant cette situation qui coûtera à certains plus qu'une entorse à leurs principes, Ron Rash engage une réflexion sur la protection de la nature, nous laissant libres de prendre parti ou de nous complaire dans une position d'observateur. Et c'est là que réside tout son talent, puisqu'à aucun moment il ne fait pencher la balance pour nous sortir d'un dilemme déchirant.

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Le chant  de la Tamassee. Ron Rash. Seuil, 233 pages.