En cette période où les histoires de réfugiés font les manchettes, ce récit de la prof de philo et auteure montréalaise Maya Ombasic arrive à point pour nous rappeler ce que signifie l'exil.

Originaire de Mostar en Bosnie-Herzégovine, elle a quitté son pays avec sa famille lorsque la guerre a déchiré la Yougoslavie au début des années 90, fuite qui les a menés à Genève puis à Ottawa.

«Mostarghia», c'est la nostalgie de sa ville dont est atteint son père, incarnation de l'âme slave, peintre et homme plus grand que nature qui ne s'est jamais remis d'avoir quitté son pays.

Après sa mort prématurée à l'âge de 54 ans, Maya Ombasic a entrepris de raconter cet exil tragique. Difficultés financières, familiales et psychologiques: elle ne cache rien, donnant beaucoup de détails sur les tourments de son père et les siens - trop parfois, nous donnant accès à un jardin secret qui aurait peut-être dû le rester.

Le trait lourd pour décrire un voyage initiatique à Cuba et les dialogues parfois empesés plombent malheureusement ce livre qui, autrement, est un portrait vibrant de ceux qui partent pour survivre, mais qui meurent quand même, et un hommage à une ville idyllique qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.

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Mostarghia. Maya Ombasic. VLB éditeur. 239 pages.