Une lettre d'une maison de disques arrivée 33 ans trop tard, et conviant à un rendez-vous manqué, vient troubler l'existence des anciens membres d'un groupe de musique. C'est sur ces prémisses séduisantes que démarre le sixième roman de l'auteur du Chapeau de Mitterrand, adapté au petit écran en France.

On s'attend à de cocasses retournements de situation lorsqu'Alain, médecin quinquagénaire, part à la recherche de ses anciens compagnons pour retrouver la cassette de leurs enregistrements. Sauf qu'il ne s'agit pas du chassé-croisé avec le destin escompté.

Certes, l'apparition de la lettre suscite chez chacun d'entre eux une immense bouffée de nostalgie, même s'ils ont poursuivi leur vie à des années-lumière de la musique et croyaient avoir fait le deuil de ce chapitre de leur vingtaine.

L'écrivain pose la cruelle question des rêves de jeunesse - les enterre-t-on jamais? -, mais se disperse en sondant le chemin pris par les personnages.

Il faut noter, par ailleurs, que des erreurs de typographie fréquentes perturbent la lecture. Le mot de la fin permet néanmoins de rattraper des digressions qui se veulent critiques envers la société française, et dont on se sent bien souvent déconnecté, en concluant sur une note joliment musicale.

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Rhapsodie française. Antoine Laurain. Flammarion. 277 pages.