Le septième roman de Céline Curiol est divisé en deux parties. Dans la première, Judith et Janet partent en voyage. Ce pourrait être Thelma et Louise, version septuagénaire.

En fait, Judith, veuve presque joyeuse, et Janet prennent part à un voyage organisé du troisième âge. La narratrice y décrit alors les affres de la vieillesse d'un oeil lucide et humoristique tout en lisant Voyage au bout de la nuit.

Française expatriée aux États-Unis, Judith constate comment la société américaine utilitariste rejette la «nation âgée» dans son ensemble. Devant le vide qui la guette, elle part donc en France, dans la deuxième partie du roman, à la recherche d'un fantôme de son passé, son frère avec qui elle doit régler quelques comptes. Cette quête tout en nuances l'éloignera en quelque sorte du bout de sa propre nuit.

Céline Curiol est une romancière de 40 ans qui défonce les stéréotypes du troisième âge avec justesse et élégance. L'écriture flexible s'adapte aux situations et à la subtilité d'une fin de vie où l'on ne pleure pas tout simplement parce qu'il n'y a plus de larmes. Le passé les aura toutes épuisées. 

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Les vieux ne pleurent jamais. Céline Curiol. Actes Sud. 324 pages.